La loi de Finances 2017 induira des augmentations des prix de nombreux produits et services. De nouvelles taxes ont également été introduites. L'objectif est de compenser partiellement la chute des recettes conséquente à celle des cours du pétrole. Dès lors, les citoyens se soucient de leur capacité à faire face à ses augmentations, surtout que le coût de la vie est déjà élevé, et ne cesse de grimper, de manière inversement proportionnelle au pouvoir d'achat. Le gouvernement a opté pour une hausse des impôts et taxes au lieu de trouver de nouvelles sources financières telles les niches fiscales inexploitées, ce qui aurait permis d'éviter ces impacts sur le pouvoir d'achat des citoyens. Notons que le projet de loi de Finances prévoit une hausse de 3,5% de la fiscalité ordinaire en 2017, qui passe à 2 854 milliards (mds DA contre 2 722,68 mds de DA en 2016. La loi de Finance 2017 entérine officiellement le relèvement de deux points de la taxe sur la valeur ajouté TVA. Cela signifie clairement qu'une hausse des prix généralisée de nombreux produits de large consommation sera appliquée dès janvier 2017. La première augmentation qui touchera directement les Algériens sera encore une fois celle des carburants. Cette hausse sera de 4 DA par litre à la pompe pour l'essence super et le sans-plomb, soit en l'espace de deux ans les prix des carburants ont augmenté de plus de 40% en Algérie. Au regard de l'importance vitale du transport dans notre pays, cette augmentation se répercutera sur la santé financière des Algériens. Autre taxe qui aura un impact directe sur le pouvoir d'achat des Algériens est celle sur les pneus pour les véhicules légers et lourds. Elle passe de 5 DA à 450 DA pour les véhicules de tourisme et de 10 DA à 750 DA pour les poids lourds. Le tabac a été également surtaxé par la loi de Finance 2017. Dés janvier prochain, la taxe sur les tabacs bruns passe de 1 040 DA à 1 240 DA le kilogramme. Cela signifie que le baquet de cigarette devra normalement augmenter de 40 DA et ce prix variera selon les diverses marques distribuées sur le marché national. Les prix des timbres du passeport vont également augmenter de manière alarmante en 2017. L'Algérien devra dépenser pas moins de 60 000 DA s'il veut obtenir son passeport biométrique de 48 pages dans un délai maximum de cinq jours de la date du dépôt de la demande. En plus, les citoyens devront s'acquitter d'une taxe d'une valeur de 10 000 DA en cas de perte de leur passeport. Par ailleurs, il est également prévu le paiement d'un montant de 1 000 DA pour le renouvellement d'une carte d'identité biométrique électronique suite à une perte, détérioration ou vol. Pour en savoir plus sur les répercussions des mesures introduites dans la loi de Finance 2017 sur les citoyens, nous avons interrogé quelques passagers rencontrés dans la capitale et qui nous ont exprimé en toute franchise leur avis sur l'austérité. «A mon sens, l'austérité aura des répercussions désastreuses sur les citoyens, en particulier la couche moyenne. La loi de Finance 2017 prévoit des augmentations des taxes, de l'électricité et du gaz, donc il est tout à fait normal que le pouvoir d'achat des citoyens connaîtra une détérioration terrible», nous dira un père de famille. Pour Amel, mère de deux enfants, «avec toutes les augmentations prévues dans la loi de Finances 2017, le seul perdant dans tout ça, sera le citoyen. Au lieu de trouver des solutions idoines pour affronter la crise économique, les pouvoirs publics ont opté pour l'introduction de nouvelles taxes et cela contribuera sans doute à la détérioration de la situation sociale en Algérie». Tous les citoyens abordés auront, à des nuances près, ce même avis et sont persuadés qu'ils devront naviguer à vue dans la gestion de leurs budgets pour boucler les fins de mois, si tant est qu'ils y parviennent. F. O.