La morosité économique, particulièrement sensible ces dernières années dans le bâtiment, avait notamment affecté les équipementiers électriques. La morosité économique, particulièrement sensible ces dernières années dans le bâtiment, avait notamment affecté les équipementiers électriques. Mais il semblerait que le secteur ait mangé son pain noir. Selon une étude de Xerfi publiée ce 1er décembre, le marché français devrait progresser de 3% en 2017 puis 3,5% en 2018, et dépasser les 6,4 milliards d'euros. Si une partie de ce rebond est dû à la reprise dans le neuf, différents volets de la transition énergétique contribuent également à soutenir la vente d'équipement. Ainsi, l'étude cite la multiplication d'unités de production d'énergies renouvelables décentralisées et les besoins de raccordement aux nouveaux sites de consommation, dans le résidentiel, le tertiaire ou l'industrie. Autre pendant de cette évolution : l'évolution des capacités de stockage de l'énergie, qui ont crû de 50% en 2016 au niveau mondial pour atteindre 1,85 GW, un marché tout juste émergent. La loi de transition énergétique prévoit le renouvellement d'une partie des équipements électriques en fonctionnement, notamment pour y intégrer des appareils de mesure et de contrôle de la consommation. Le plus connu d'entre eux, le compteur Linky, doit être déployé dans tous les ménages français, soit à 35 millions d'unités, d'ici à 2021. De quoi entretenir l'activité de ses fabricants (dont les Français Sagemcom et Maec) et des installateurs. Dans les villes, la transition énergétique se concrétise essentiellement par le développement de la mobilité électrique et la rénovation de l'éclairage public. Le déploiement de bornes de recharges électriques, sur un marché qui n'en est lui aussi encore qu'à ses balbutiements, ainsi que la généralisation des LED assortie de solutions connectées en lieu et place des anciens éclairages énergivores, figurent parmi les principaux leviers des ventes d'équipements électriques en villes. A un niveau plus national, la multiplication des usages numériques et l'extension ininterrompue du cloud impliquent le développement soutenu de centres de données, et des équipements (notamment destinées au refroidissement des machines) qui vont avec. Mais ce dynamisme retrouvé ne doit pas inciter la filière française à s'endormir sur ses lauriers. En effet, pour faire face à la concurrence étrangère et notamment asiatique qui poursuit sa montée en gamme, les acteurs français seraient bien inspirés d'entretenir leur capacité d'innovation en s'alliant avec de jeunes pousses. Quant aux opérateurs, à la recherche d'éléments différenciant et de marges destinées à compenser l'érosion de leurs modèles traditionnels de vente d'énergie, c'est le plus souvent via des acquisitions externes qu'ils acquièrent ces nouvelles compétences de pilotage des équipements. D. P. In latribune.fr