Une fois encore, à l'occasion de la célébration du Mawlid Ennabawi, des quartiers des grandes agglomérations algériennes se sont transformés en zones de non-droit, où ont détoné de grandes quantités de pétards de diverses puissances. Pourtant prohibés d'utilisation, d'importants lots de produits pyrotechniques continuent à être introduits frauduleusement dans le pays. La chaîne 3 de la Radio algérienne recevait, hier, le contrôleur au sein de la direction du renseignement des Douanes nationales, M. Rezki Hennad. Ce responsable a constaté «avec satisfaction» que cette année, les quantités de ces produits avaient beaucoup diminué sur le «marché intérieur», expliquant que le nombre d'étals de revente de ces produits avaient beaucoup diminué. Refusant de dire si le dispositif d'interdiction de l'usage des pétards s'était révélé défaillant, l'intervenant a signalé que les personnes à l'origine de leur introduction en Algérie arrivent à trouver des «subterfuges» pour se soustraire aux contrôles, et qu'il reste donc difficile d'éradiquer totalement ce phénomène. Contrairement au passé, dit-il, les contrebandiers ne font plus usage de containers pour introduire ces marchandises sur le territoire, préférant le faire par petites quantités dissimulées dans ces derniers, ou ramenées par voie terrestre, à travers la frontière est. Pour M. Hennad, l'interdiction des produits pyrotechniques, utilisés désormais durant toute l'année, dans les stades comme lors de fêtes familiales, nécessite une lutte constante qui commence à porter ses fruits. «La preuve, a-t-il dit, c'est que contrairement aux saisies opérées en 2015 (100 millions d'unités) il n'en a été confisqué que 77 millions en 2016.» Il y a lieu de rappeler que les autorités ont durci le ton en décidant, en 2015, de sanctions allant jusqu'à cinq ans de prison contre les importateurs et vendeurs de produits pyrotechniques. Selon l'article 40 de la loi de Finances 2016, l'importation de ces produits est sanctionnée «d'une amende égale à deux fois la valeur des marchandises confisquées et d'une peine d'emprisonnement de six mois à cinq ans». A noter que la loi interdisait et punissait déjà cette activité commerciale. Le décret 63-291 du 2 août 1963 prohibait la «fabrication, l'importation et la vente, sur le territoire national, des pétards et de tous articles pyrotechniques du genre bombe cartouche ou bombe fantaisie». H. Y.