De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali En raison des acrobaties et des voltiges que sa pratique promet, la gymnastique reste l'une des disciplines qui exercent un attrait très puissant sur les enfants. Quel enfant n'a, en effet, jamais rêvé d'épater ses camarades de classe par des sauts périlleux, des loopings et autres ? «Je me souviens que je suscitais l'admiration de mes copains en exécutant des sauts arrière», se souvient Kacem, ancien gymnaste, qui, rattrapé par une réalité toute algérienne, a dû abandonner ses rêves de gloire : «La gymnastique étant très exigeante, je ne pouvais pas la concilier avec mes études», explique-t-il, déplorant avoir finalement perdu sur les deux tableaux : «J'ai abandonné la gymnastique et je n'ai pas été au bout de mes études. Ce que je ne regrette pas vraiment, cependant, puisque l'instruction et les sports ne mènent finalement nulle part en Algérie. On le constate tous les jours.» Loin de ces considérations pessimistes et, malheureusement, tout aussi réalistes, les jeunes gymnastes oranais rejoignent avec enthousiasme les entraînements dans la salle omnisports des Frères Missoum, située dans le quartier de Sidi El Houari. Là, ces jeunes sportifs (âgés entre 4 et 13 ans) peuvent s'exercer sur différents agrès (quelque peu vieillots mais qui ont le mérite d'exister) comme les barres parallèles, la barre fixe, les barres asymétriques ou encore le cheval d'arçon, sous le regard de leurs entraîneurs : «Il faudra pourtant penser à créer une véritable école populaire pour le développement de la gymnastique, avec des équipements modernes», avait appelé la présidente de l'association El Wafa à l'occasion d'une manifestation sportive. Etablie au stade de Saint-Eugène, cette association (agréée il y a environ dix ans) comporte d'autres disciplines telles que la danse moderne et l'aérobic. Elle compte quelque 400 adhérents dont de jeunes talents prometteurs qui ne demandent qu'un environnement favorable pour s'épanouir : «Nous l'avons vu lors des derniers Championnats d'Afrique, les Algériens ont réussi à glaner des médailles. C'est vrai que le niveau laisse encore à désirer ; pour peu que l'Etat mette les moyens et on verra des perles apparaître partout à travers le territoire national», estime le père d'un jeune gymnaste. En somme, comme pour les autres disciplines sportives, c'est encore et toujours le problème du manque de moyens matériels qui freine l'évolution de la gymnastique à Oran.