La gymnastique fait partie de ces sports dits mineurs qui ne sont pas vraiment répandus à travers le territoire national malgré le fait que le potentiel existe et que nos athlètes réalisent de belles performances sur les plans continental et régional. Il est vrai qu'on est encore loin du niveau mondial, qui nécessite beaucoup plus de moyens et de considération, mais, grosso modo, la gymnastique algérienne a montré de belles facettes lors des plus récents rendez-vous africains. Sur un autre plan, au niveau des instances, les Algériens sont bien représentés et au plus haut niveau. D'ailleurs, il faut rappeler que, le 3 février dernier au Caire (Egypte), l'Algérien Mohamed Yamani a été réélu à la tête de la Confédération africaine de gymnastique (CAG) pour un nouveau mandat de quatre ans, lors de l'assemblée générale de cette organisation qui s'est tenue en marge des 9es Championnats d'Afrique des nations de gymnastique (31 janvier-5 février). Mohamed Yamani avait obtenu six voix devant le candidat libyen (deux voix). Au même moment, son compatriote Aïssa Mansouri a été élu président du comité technique de trampoline et le directeur technique national (DTN), Kamel Kouimia, a été, pour sa part, élu membre du comité masculin et Mehni Lynda a été élue membre du comité technique de gymnastique rythmique. Mohamed Yamani, qui a affirmé que ce mandat est le dernier qu'il brigue, est président de la CAG depuis 18 ans. La Confédération africaine de gymnastique a été créée en 1990 à Alger. Pour dire que beaucoup de pas ont été franchis en si peu de temps. C'est, quelque part, une nouvelle discipline sportive en Afrique. Dès sa création, cette instance avait comme mission le développement et la promotion de ce sport en Afrique. Des efforts, avait estimé Yamani, qui ont permis à beaucoup d'athlètes africains d'émerger et de s'affirmer même sur le plan mondial. «De nos jours, l'Afrique recèle des techniciens de haut niveau, parmi les meilleurs au monde», a-t-il indiqué. A ce titre, il est à rappeler que les deux juges algériens Abdelmadjid Hadji et Mohamed Smaïl Hadji avaient passé avec succès l'examen intercontinental organisé par la Fédération internationale de gymnastique (FIG) du 2 au 7 décembre dernier à Leipzig (Allemagne). Sur les 125 juges candidats venus des cinq continents, les deux juges algériens ont décroché brillamment le grade d'expert de la FIG. Outre l'Algérie, six autres pays ont pu placer deux experts lors de cet examen : les Etats-Unis, l'Allemagne, le Japon, la Roumanie et le Portugal. Cette formidable performance, unique dans l'histoire de la gymnastique algérienne, est le «résultat d'un long processus qui a débuté en 1997 avec l'installation de Mohamed Ismaïl Hadji au Championnat du monde de Lausanne [Suisse), puis sa désignation pour officier aux jeux Olympiques de Sydney [2000], d'Athènes [2004] et de Pékin [2008]», avait expliqué la FAG. Auparavant, Mohamed Ismaïl Hadji avait été désigné meilleur juge au monde en 2006 à Genève (en Suisse), par la commission technique de l'instance mondiale à l'occasion du 125e anniversaire de la FIG. Pour ce qui est du niveau en Algérie, Yamani estime que la gymnastique a enregistré une nette évolution dans le pays avec des sportifs de renom en dépit du manque de moyens matériels, notamment les salles d'entraînement. «Cependant, la gymnastique algérienne a su s'imposer en force lors des rendez-vous internationaux comme ce fut le cas au Caire», a-t-il ajouté. Pour préserver cette dynamique, le président de la CAG estime impérative la prise en charge des compétences à travers l'élaboration d'une stratégie prospective globale et un soutien matériel et humain. C'est là tout le problème. La gymnastique nécessite des salles et surtout du matériel spécifique. Ce qui manque terriblement en Algérie même si des efforts allant dans ce sens ont été consentis ces derniers temps. A titre d'exemple, durant le mois de décembre dernier, les responsables locaux d'El Tarf ont projeté de réaliser une école nationale des sports nautiques et subaquatiques, première du genre en Algérie. Cette infrastructure comprend, entre autres, une salle de gymnastique. Seulement, tout cela ne suffit pas pour généraliser la pratique de cette discipline. Il est vrai que, de tout temps, ce sont les sports dits collectifs, surtout le football, qui attirent le plus l'attention des responsables locaux notamment. Tous les autres sports sont plus ou moins marginalisés. Pourtant, la gymnastique est une discipline qui est intéressante à plus d'un titre d'autant qu'elle se pratique dès le plus jeune âge. Et c'est, là, par exemple, que peut intervenir l'école. Généralement, les structures algériennes de l'éducation sont beaucoup plus orientées vers la construction de terrains de football ou d'espaces pour la pratique du volley-ball ou du handball, mais, rarement, il a été envisagé de mettre sur place une salle de gymnastique pour les jeunes garçons et filles. Une nouvelle culture sportive doit impérativement prendre place. Le potentiel chez les jeunes Algériens existe. Il suffit de mettre les moyens qu'il faut àleur disposition. Beaucoup d'entre eux ont prouvé qu'ils peuvent arriver au plus haut sommet à condition de bénéficier de toute l'attention possible. A. A.