L'accord de cessez-le-feu devrait constituer la base de négociations politiques entre le gouvernement syrien et l'opposition, que Moscou et Ankara veulent organiser à Astana Après avoir perpétré plus de 34 pilonnages contre les villes syriennes en 24 heures, une douzaine de groupes de l'opposition syrienne ont annoncé le gel des négociations à Astana. Le destin de la trêve en Syrie demeure incertain, une grande partie des rebelles ayant décidé de quitter la table des négociations engagées sous l'égide de Moscou. Dans un communiqué, 12 groupes rebelles accusent Damas de violer le cessez-le-feu et annoncent le gel de toutes discussions. Mais tandis que les rebelles dénoncent les soi-disant violations les provinces syriennes d'Alep, de Damas, de Lattaquié et de Hama ont été touchées par des dizaines de tirs de groupes armés. Le 29 décembre, Vladimir Poutine a annoncé la signature de trois documents relatifs aux efforts de paix en Syrie. Le premier, entre le gouvernement et l'opposition syrienne, introduit un cessez-le-feu sur le territoire syrien. Le deuxième prévoit une série de mesures destinées à contrôler le respect du cessez-le-feu. Le troisième, enfin, annonce la volonté des parties d'entamer des négociations de paix concernant le règlement de la crise syrienne. En cas de succès, l'accord de cessez-le-feu devrait constituer la base de négociations politiques entre le gouvernement syrien et l'opposition, que Moscou et Ankara veulent organiser à Astana. Selon le ministère russe de la Défense, les groupes ayant refusé de signer l'accord de cessez-le-feu, seront considérés comme terroristes et seront donc combattus. En vigueur depuis jeudi minuit, la cessation des hostilités en Syrie devrait ouvrir la voie à des négociations sous l'égide de Moscou et de Téhéran. En attendant la pression demeure forte autour de la région de Wadi Barada, tenue par les groupes armés à 15 kilomètres de Damas. Un secteur d'autant plus stratégique que c'est là que se trouvent les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour les quatre millions d'habitants de la capitale et de ses environs. Lundi, l'armée syrienne a avancé jusqu'aux abords d'Aïn Al-Figé, une importante source d'eau pour sécuriser le secteur. Le 25 décembre, les groupes armés ont contaminé au diesel le réseau d'eau alimentant la capitale. Résultat, depuis plus d'une semaine, Damas souffre de pénuries d'eau forçant les habitants à joindre chaque jour de longues files devant des camions-citernes. Les combats font rage avec les groupes extrémistes, dont le Fateh Al-Cham (l'ex Front Al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie), Jaich Al-islam, Faylaq Al-Rahmane, de même que le groupe Sultan Mourad, appuyé par la Turquie, et Jaich Al-Ezza, actif dans la province de Hama. La Russie avait obtenu samedi un soutien du Conseil de sécurité de l'ONU à son plan de paix. En pleine transition politique avant la prise de fonctions de Donald Trump, les Etats-Unis n'ont pas été associés à cette dernière initiative, une première depuis le début de la guerre en mars 2011. En revanche, c'est la première fois que la Turquie parraine un tel accord, après son rapprochement avec la Russie. Les négociations d'Astana doivent précéder des pourparlers prévus en février à Genève. R. I.