10 000 médecins formés en Algérie travaillent à l'étranger et particulièrement en France, et ce parce qu'ils ne trouvent pas les moyens qu'il leur faut ici, a fait savoir, hier, le président du conseil national de l'ordre des médecins, M. Mohamed Bekkat Berkani. «Il faut donner aux médecins des options de carrière. Il faut des réponses matérielles correctes à des demandes matérielles. On ne peut pas imposer aux médecins de travailler dans des zones où le cadre de vie est désagréable. 10 000 médecins formés en Algérie travaillent à l'étranger et particulièrement en France, et ce parce qu'ils ne trouvent pas les moyens qu'il leur faut ici, a fait savoir, hier, le président du conseil national de l'ordre des médecins, M. Mohamed Bekkat Berkani. «Il faut donner aux médecins des options de carrière. Il faut des réponses matérielles correctes à des demandes matérielles. On ne peut pas imposer aux médecins de travailler dans des zones où le cadre de vie est désagréable. Les médecins cherchent un cadre de travail et une rémunération meilleurs, donc on doit travailler à assurer cela», a poursuivi M. Bekkat Berkani lors de son passage hier au forum du quotidien El Moudjahid. Pour l'intervenant, la santé n'a pas la place qu'elle mérite dans la société algérienne. «La santé doit être au sommet des préoccupations des pouvoirs publics plus qu'elle ne l'est», a-t-il insisté. «Il faut qu'il y ait un Conseil des ministres consacré particulièrement à la santé, la formation, l'accès aux soins et les moyens humains pour avoir une feuille de route dans le secteur», a indiqué M. Bekkat Berkani. Selon lui, le secteur public doit être majoritaire, «malheureusement, pour plusieurs raisons, le citoyen algérien a perdu confiance en le système public. Donc le défi de l'Etat aujourd'hui est comment récupérer la confiance des citoyens». A cet effet, les différents ministères doivent multiplier les efforts, a-t-il dit, pour qu'on puisse trouver des solutions et offrir de meilleures prestations aux citoyens. S'agissant de la loi sanitaire, l'intervenant a dit que la loi est évolutive mais il s'avère nécessaire de faire le point sur plusieurs problèmes touchant le secteur. Le projet de loi sanitaire est un pas en avant mais cela n'empêche pas que beaucoup de travail doit être consenti dans plusieurs domaines, notamment en ce qui concerne la prévention qui échappe même au ministère. «Nous sommes dans une période transitoire. Les maladies chroniques deviendront plus dangereuses que les virus à l'avenir», a-t-il fait savoir. Dans cet optique, le ministère des transports doit éliminer de son parc automobile tous les véhicules et les bus vétustes et en mauvais état qui polluent les rues, ce qui conduit à des maladies tels que l'asthme. «La prévention est très importante pour traiter les maladies. Pour prévenir une maladie telle que le cancer, il faut, tout d'abord, identifier le cancer le plus fréquent, permettra de traiter à temps le malade». Il faut qu'il y ait une campagne de sensibilisation permanente pour permettre à toutes les catégories de la société d'en profiter. Dans le même contexte, il a affirmé que la santé est un tout, il faut s'assurer que tous les compartiments fonctionnent correctement : l'accueil, un ensemble de services… etc. Il faut qu'il y ait des médecins au niveau de l'accueil et au niveau des administrations pour assurer la bonne prise en charge aux patients. Pour ce qui est de la formation, il considère que cette dernière ne répond pas aux véritables besoins. «Il faut faire passer des tests aux bacheliers choisissant la médecine et ce pour améliorer le niveau des médecins. La médecine est francophone alors il faut former les médecins en langue française et même anglaise pour assurer le minimum d'apprentissage et améliorer le niveau», ajoutera-t-il, précisant que l'ordre de médecins ne peut pas assurer la formation des médecins. S'agissant de la commission de discipline du conseil, il a révélé qu'elle condamne toute erreur médicale mais pas plus, rappelant que 200 plaintes ont été déposées en deux ans dans 12 régions. «Pour ce qui est des remboursements, nous avons suggérer que l'Etat prenne en charge les dédommagements préalables», a-t-il indiqué, ajoutant qu'«il faut que l'Etat prenne en charge justement ces erreurs». Pour M. Bekkat, prendre les médecins par le pied n'est pas la seule solution, il faut qu'il y ait une réparation pour avoir une médecine de qualité. «Les équipes élues sont des équipes très compétentes, il ne faut pas les jeter mais les encourager», a-t-il affirmé. Il est vrai, qu'il existe des abus. Et si les gens font le pas de se plaindre, là le conseil de discipline joue son rôle. Par ailleurs, le responsable a souligné qu'il faut qu'il ait un organisme de veille sanitaire qui serait le journal officiel des maladies transmissibles et non transmissibles et qui prenne en charge la bonne pratique des vaccins. «Un organisme chargé de rassurer et d'assurer tout en prenant les dispositions nécessaire en cas de maladies graves», expliquera-t-il. Abordant le secteur privé, ce dernier a assuré qu'il doit être complémentaire, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Répondant à une question sur le fameux traitement du diabète RHB, M. Bekkat a annoncé que son conseil, en coordination avec le syndicat des pharmaciens, va attaquer en justice Toufik Zaibet pour commercialisation de médicament non conforme, usurpation de fonction et exercice illégal de la médecine. Il a ajouté, à ce sujet, que la méconnaissance de notre société, le manque d'information et les publicités mensongères trompent les citoyens. «Il faudrait qu'il ait un office de prévention pour lutter contre ces charlatans. Il faut exiger des compétences aux herboristes», a-t-il ajouté. C. C.