Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Lancé en 2003 par l'AADL, le projet des 300 logements location-vente est revenu cette semaine à la pointe de l'actualité. Alors que la première tranche de ce projet a été achevée et distribuée aux 132 bénéficiaires au niveau de la cité Aigoun de la ville de Bouira, les postulants pour la seconde tranche, c'est-à-dire les 168 logements confiés par le même promoteur à l'entreprise Diar Safami, dans la banlieue ouest du chef-lieu de wilaya, sont toujours en attente d'habiter leurs logements. En effet, dans une requête envoyée aux pouvoirs publics, les bénéficiaires de la seconde tranche se sont interrogés sur le retard, de cinq ans, accusé dans la réalisation, alors que le délai fixé au départ n'était que de 18 mois. Et ils ont déclaré que la distribution de la première tranche n'a pas été effectuée dans la transparence, tel qu'il est fait dans les autres régions du pays. Selon ces derniers, ces retards ainsi que la non-publication de la liste des bénéficiaires qui se sont acquittés, dès le début du projet, du montant fixé par l'agence, ont eu des répercussions négatives sur leurs familles, du fait qu'ils ne peuvent pas postuler à d'autres formules de logement, lancées par l'Etat au cours de cette période, telles que le logement social participatif ou l'achat de logements de particulier à particulier par le biais du crédit CNEP. Les mêmes plaignants ajoutent avoir été obligés de vivre au cours de cette période dans l'instabilité, en louant des logements avec de très forts loyers chez des privés. Face à cette situation, les bénéficiaires, qui se sont constitués en association dite «association Cité 168 logts AADL Bouira», interpellent les autorités pour qu'elles suivent de près ce projet afin d'accélérer les travaux de réalisation en obligeant le promoteur et les entreprises sur place à respecter leurs promesses. Pour commencer, les membres de ladite association exigent la liste nominative des 168 bénéficiaires ainsi que la distribution des blocs de logements qui sont déjà achevés en accordant la priorité aux premiers postulants qui ont payé la première tranche du montant fixé, dès le lancement de cette formule. Par ailleurs, d'autres postulants ayant déposé leur dossier auprès de l'AADL de Bouira en 2005 pour bénéficier du projet des 130 logements LSP destinés aux travailleurs de l'éducation, sont dans l'expectative et attendent toujours la fin des travaux. En effet, sur le site qui a été choisi pour ce projet, le rythme des travaux a déçu la majorité des bénéficiaires qui se sont acquittés en août 2007 du paiement de leur contribution à cette formule, du fait que le chantier qui a été entamé en novembre de la même année n'a pas encore atteint un avancement de 10% dans les travaux. Pour les responsables de cette agence, le retard est dû au manque d'entreprises intéressées par la réalisation au prix du mètre carré qui est fixé actuellement par l'Etat, alors que celles qui ont été retenues sur place sont «titubantes» et ont des difficultés pour construire, notamment depuis la récente flambée dans les prix des matériaux de construction. De leur côté, les bénéficiaires issus du secteur de l'éducation sont dans un désarroi total après avoir bien cru que cette formule allait les faire sortir de la précarité et de l'instabilité. Face à cet état de fait et vu le silence qui a été affiché par la direction de l'éducation sollicitée par les enseignants de suivre ce projet vital pour les enseignants et les fonctionnaires du secteur, nous avons appris que le CNAPEST de Bouira s'est saisi dernièrement du problème et compte intervenir auprès des pouvoirs publics et du nouveau wali pour qu'ils instruisent le promoteur et les entreprises d'accélérer les travaux de ce projet, dont l'inscription remonte à 2003 suite à une promesse donnée par les autorités de la wilaya, pour répondre à une revendication de l'octroi de logements exprimée par les enseignants du secondaire durant le débrayage qui avait paralysé le secteur à la même époque.