Préoccupante est la situation du peuple sahraoui dans les territoires occupés. Les Sahraouis, selon leur président, M. Mohamed Abdelaziz, subissent une répression sans précédent exercée «par les autorités marocaines». Selon l'agence de presse sahraouie (SPS), M. Abdelaziz, qui recevait une délégation de la jeunesse socialiste suédoise, conduite par Mme Jytte Guteland, a précisé que le gouvernement marocain «mène une grande opération de répression, d'arrestations et d'intimidation tout en imposant un black-out informatif et sécuritaire sur la région». Le président sahraoui, souligne la même source, a demandé à la délégation de «consentir davantage d'efforts aux côtés des autres organisations de jeunes en Europe afin de mettre fin au blocus imposé à la région à travers des visites et l'invitation de militants sahraouis victimes de répression qui apporteront leur témoignage sur les mauvais traitements qu'ils ont subis dans les prisons de l'occupation marocaine». Rappelant que cette initiative reste difficile, il a tenu à dire que ceci «ne doit pas être une raison pour laisser le gouvernement marocain agir comme bon lui semble, et en toute impunité, dans les territoires occupés», estimant que le problème réside en grande partie dans le fait que «les pratiques de répression marocaines ne sont pas portées à la connaissance de l'opinion publique internationale». Chose qu'avait rappelée mercredi dernier M. Ahmed Boukhari, représentant sahraoui auprès des Nations unies. Devant le Comité spécial onusien de décolonisation (Comité des 24), réuni mercredi à New York, M. Boukhari a soutenu que «la voie référendaire est la plus indiquée à même d'instaurer à terme une relation propice» entre le peuple sahraoui et le peuple marocain. Le représentant du Front Polisario a qualifié d'«anachronisme» le conflit au Sahara occidental qui est, a-t-il dit, «la conséquence de l'occupation marocaine, elle-même juridiquement infondée depuis son origine». A cet égard, il a estimé que «seule la négociation, sous les auspices de l'ONU, permettra de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable et qui garantisse au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination». Dans ce cadre, il a émis le vœu que les Nations unies poursuivent, dans le respect de la légalité internationale, le cycle de négociations de Manhasset. Le Maroc et le Front Polisario ont tenu 4 rounds de négociations depuis juin 2007, sous l'égide des Nations unies, à Manhasset, près de New York, sans résultats, à cause de l'intransigeance marocaine. Il déplorera, à cette occasion, que le Maroc «refuse les nombreux plans de paix approuvés par le Conseil de sécurité et le Front Polisario depuis des décennies», faisant «la sourde oreille» en contestant la composition du corps électoral envisagé dans le cadre de la tenue du référendum sur l'autodétermination. «Le règlement du conflit du Sahara occidental requiert la mise en place d'un processus de décolonisation», a affirmé M. Boukhari tout en expliquant que ce processus octroierait au peuple sahraoui «les clefs de son destin sans qu'aucune pression soit exercée sur ses composantes». Par ailleurs, le Comité onusien a entendu le représentant de Cuba qui a abondé dans le même sens, affirmant que la question sahraouie est une question de «décolonisation dont l'issue repose sur l'application pleine et entière de la résolution 1415» de l'Assemblée générale de l'ONU, estimant que «le peuple sahraoui doit pouvoir choisir son avenir sans subir de pression, comme le prévoient plus de 40 résolutions adoptées depuis que le Sahara occidental a été placé sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU, en 1976». Au terme de sa réunion, le Comité a adopté un projet de résolutions portant sur les renseignements relatifs aux territoires non autonomes, au nombre de 16, communiqués en vertu de l'aliéna E de l'article 73 de la Charte des Nations unies. G. H.