Photo : Zoheïr Le théâtre revient en force sur la scène culturelle à Tlemcen. Avec pas moins de six pièces présentées depuis début janvier grâce aux efforts de jeunes troupes amateurs, les planches de la capitale des Zianides renouent avec le 4ème art auquel elle avait tourné le dos durant des années. Afrah el masrah de Mourad Yahla, El Âfça (l'astuce) de Ali Abdoune, Jil 2000 de Samir Mazouri et la troupe de l'association la Grande Maison constituent le noyau dynamique du théâtre tlemcénien avec des productions aussi riches que variées, par les thèmes traités portant essentiellement sur les problèmes de société comme première référence. Mêlant assez souvent le drame à l'humour intelligent, ces jeunes troupes ne cessent de progresser, contribuant ainsi à constituer un public, lequel est désormais habitué à aller à la maison de la culture Abdelkader Alloula pour découvrir les nouvelles productions théâtrales ou revoir des pièces qui ont eu un franc succès, à l'instar de Kif danger de la coopérative théâtrale Jil 2000. Cette pièce, traitant de l'un des plus graves fléaux de la société algérienne actuelle, sera de nouveau présentée au public au cours de la semaine prochaine, apprend-on auprès du président de cette coopérative, Samir Mazouri, l'un des comédiens les plus en vue sur la scène culturelle locale. Les troupes El Âfça et Afrah ont également gratifié le public local de leurs nouvelles productions Ila elliq'a (au revoir) et le Kamikaze qui traitent respectivement des problèmes de mal-vivre et du phénomène des harraga. Ces pièces ont fait salle comble, ce qui dénote l'intérêt qu'accordent les habitants de Tlemcen au théâtre et aux thèmes traités par les pièces données avec un certain humour qui ne laisse pas indifférent. Pour sa part, l'association la Grande Maison active dans un autre créneau notamment sur le plan linguistique en utilisant le français comme outil d'expression théâtrale, et aussi en s'inspirant des œuvres du défunt écrivain Mohamed Dib. La dernière pièce présentée par la troupe de cette association, et qui s'intitule Tous liens rompus, traite d'un thème récurrent dans l'œuvre de l'écrivain, à savoir l'exil sous toutes ses formes. Bien que s'inscrivant dans le statut de théâtre amateur, ces jeunes troupes ont réussi à faire revivre le 4ème art malgré les nombreux écueils dont les plus importants sont le manque de moyens et, surtout, l'absence d'un théâtre à Tlemcen qui, paradoxalement, se glorifie d'être la ville d'art et d'histoire. Le projet de réalisation d'un théâtre est là, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.