Voilà que l'une des rares rencontres culturelles qui tourne malgré la pluie, le manque de sous, ou de productions …revient encore cette année dans la ville très réputée du 4ème art, Mostaganem. Le 41e festival du théâtre amateur s'ouvre aujourd'hui, soit une semaine avant les vacances scolaires avec la présentation du classique de Molière, Le Tartuffe de la troupe Nadi El Fiîl Etthakafi de Sidi Bel Abbès. Ce rendez- vous qui s'étalera jusqu'au 29 juin mettra en lice pas moins d'une douzaine de troupes qui auront à proposer leurs œuvres respectives et quotidiennement sur les planches de la maison de la culture. Loin d'avoir les mêmes problèmes que le secteur de l'image et du son qui nécessite des subventions mille fois plus conséquentes, le quatrième art n'a pas totalement retrouvé sa pêche d'antan mais existe de par la formidable production qui se fait à la faveur de manifestations conjoncturelles à l'exemple de “ Alger, capitale de la culture arabe. ” On imagine que les présélections ont été très rudes puisque le nombre de troupes candidates est chaque année de plus en plus en plus important. D'ailleurs Ghali Laâkeb, responsable de la communication de ce festival le confirme en expliquant que son département a dû “ départager les 62 troupes qui avaient manifesté leur intérêt ” note-t-il ajoutant que de prime abord, les associations qui avaient pendant longtemps déserté les planches mostaganémoises, au grand désappointement des admirateurs du 4e art, sont de retour. ” Il faut donc s'attendre à ce que les productions théâtrales qui seront à l'affiche de ce 41ème rendez-vous soient d'excellent facture d'autant que parmi les participants il y a des troupes qui ont déjà fait leurs preuves à l'image de Mahfoud Touahri de Miliana qui interprètera Antigone de Sophocle. Même s'il elle ne fait plus parler d'elle comme dans les années 70, l'époque où Kateb Yacine voulait faire un théâtre résolument populaire en langue dialectale, sa troupe éponyme sera également de retour. C'est ainsi que la formation de Sidi Bel Abbès viendra avec dans ses balluchons, “ Redlou… Ham ”. L'autre formation non moins réputée du Mouvement théâtral de Koléa opérera elle aussi un come-back avec dans les bagages une pièce qui traite des préoccupations sociales. Même les Kabyles et les Algérois seront de la partie avec pas moins de quatre troupes dont “ Tachmilt ” de Tizi Ouzou, “ Sarkha Souda ” de Boumerdès, “ Achbel ” de Aïn Bénian, “ Mesrah El Jadid ” des Issers et “ Le Mouvement théâtral ” de Koléa. Comme le festival est un rendez-vous national, le Sud algérien sera représenté pour la seconde fois, par une troupe d'Adrar. Dans sa version non compétitive, le festival mettra à l'affiche des productions venues des villes comme Tamanrasset, Médéa, Chlef, Boudouaou, Tlemcen ou encore Oran. Une autre troupe tout aussi connue qui vient cette fois-ci de Bordj Bou Arréridj à l'est du pays et qui s'appelle l'association “ TEJ ” participera à cette rencontre avec El Harraga, une pièce à la thématique brûlante. Les organisateurs ont également pensé à inviter la troupe “ Ibdaâ ” d'Oran pour un spectacle qui attirera sans doute un grand public, au centre de loisirs de Salamandre où elle donnera un unique spectacle. Après une tournée internationale triomphale, la lauréate de la dernière édition du festival de Mostaganem, reviendra sur scène avec sa dernière création. En parallèle aux représentations théâtrales, un hommage particulier sera rendu à la troupe théâtrale du FLN durant la guerre de libération. Les festivaliers, qui auront droit également à une troupe tunisienne qui conclura par une pièce intitulée Raghla, pourront se faire une idée sur ce qui se passe en matière du 4ème art chez nos voisins, et de la grande faille qui s'installe entre le théâtre algérien et son voisin de Tunisie.