C'est finalement une demi-surprise lorsque le ministre de l'Economie et des Finances du Togo, Sani Yaya, annonça fin décembre au Parlement que son pays se retirait du projet commun avec le Bénin de la construction du barrage hydroélectrique d'Adjarala. Le ministre a alors expliqué aux parlementaires que le Togo était en train de réajuster sa politique énergétique, et souhaitait également rester dans les clous en matière de discipline budgétaire. C'est finalement une demi-surprise lorsque le ministre de l'Economie et des Finances du Togo, Sani Yaya, annonça fin décembre au Parlement que son pays se retirait du projet commun avec le Bénin de la construction du barrage hydroélectrique d'Adjarala. Le ministre a alors expliqué aux parlementaires que le Togo était en train de réajuster sa politique énergétique, et souhaitait également rester dans les clous en matière de discipline budgétaire. Confiée à Sinohydro Africa, la construction de ce barrage devait mobiliser un montant d'investissement élevé : autour de 300 milliards de Fcfa. A ce titre, les deux pays voisins avaient pu convenir d'un financement d'Eximbank à hauteur de 150 milliards de Fcfa et à la faveur d'un voyage du président togolais dans le Golfe, 36 milliards de Fcfa avaient été mobilisés pour ce même projet. Le reste devait maintenant être partagé entre le Togo et le Bénin pour la réalisation en urgence du projet. Les deux pays souffrent d'un déficit énergétique structurel. Le Togo, par exemple, ne produit que 40% de ses besoins et est obligé de composer avec des approvisionnements désormais insuffisants du Ghana et du Nigeria. Le Bénin, quant à lui, avec une plus grande superficie et une population de plus grande taille, est dans une situation plus grave (déficit de 200 MW au moins). Appuyé par le Nigeria et la Côte d'Ivoire, et malgré les efforts du gouvernement actuel, le pays n'arrive pas à résorber son déficit en énergie. La pression sur Cotonou est encore plus grande étant donné qu'il s'agit d'un nouveau régime avec un nouveau chef d'Etat, lequel, pendant la campagne présidentielle avait promis de régler le problème du déficit énergétique. Le gouvernement béninois avait en effet promis à sa population qu'il règlerait le problème avant la fin de l'année 2016. «Dans tout notre pays alors, nous serons en mesure de donner un peu plus d'électricité à nos compatriotes. Cette action va couvrir bien sûr l'électricité à travers la Sbee (Société béninoise d'énergie électrique Ndlr), mais aussi dans les villages et dans nos différentes communautés avec l'énergie solaire et l'énergie renouvelable», avait affirmé fin juillet 2016 le Ministre d'Etat Abdoulaye Bio Tchané. Le Bénin qui comptait donc sur le projet de barrage d'Adjarala pour solutionner au moins en partie le problème de déficit énergétique devra trouver une solution de recours à moins de trouver les moyens de financer seul le projet. Côté Togolais, selon des informations fiables obtenues par La Tribune Afrique, un plan énergétique ambitieux devrait être dévoilé dans les prochains mois, favorisant un mix énergétique tourné vers le développement durable et faisant la part belle aux énergies renouvelables. E. A. In latribune.fr