Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a indiqué mardi que les raisons de l'absence de certaines factions de l'opposition armée au 3e round des pourparlers d'Astana, ouverts mardi dans la capitale kazakhe, «ne sont pas convaincantes». «Nous avons évalué les dernières nouvelles, ensemble avec le ministère de la Défense. Nous estimons que les raisons qui ont empêché l'opposition armée de prendre part à la réunion d'Astana, tel que mentionné dans les medias, ne sont pas convaincantes», a souligné le chef de la diplomatie russe. Selon le journal russe Izvestia, la délégation de l'opposition armée a refusé de prendre part à la rencontre d'Astana, «pour protester contre la violation de la trêve à plusieurs reprises, par l'armée syrienne». Un troisième round des négociations entre les parties du conflit syrien a commencé ce mardi dans la capitale kazakhe, en présence des délégations du gouvernement de Damas, de l'opposition syrienne et des pays médiateurs - Russie, Iran et Turquie. L'objectif, à terme, est de tenter de trouver une solution à la guerre qui a fait plus de 320 000 morts en Syrie depuis 2011. Les participants à ce troisième round «doivent dresser une carte unique reflétant le déploiement de combattants extrémistes en Syrie», écrit l'agence Sputnik. Les négociations porteront également sur la mise en place de la commission constitutionnelle et d'un groupe de travail pour échanger des prisonniers de guerre. La première session des négociations inter syriennes à Astana s'est déroulée fin janvier dernier. Au cours du deuxième round des négociations qui s'est tenu en février, les parties concernées ont défini la composition du groupe d'observation réunissant des représentants de Moscou, d'Ankara et de Téhéran. Auparavant, plusieurs factions rebelles syriennes ont annoncé qu'elles ne participeraient pas au nouveau cycle de négociations avec le gouvernement syrien à Astana. Pour sa part, le président syrien Bachar al-Assad a souligné, dans un entretien publié lundi, la nécessité de «vaincre le terrorisme» en vue réaliser la réconciliation nationale. Les pourparlers d'Astana I et II ont permis l'établissement, puis le renforcement, du cessez-le-feu en Syrie, qui dure maintenant depuis fin décembre. Ceci a été rendu possible grâce à l'étroite coordination entre trois pays : la Russie, la Turquie et l'Iran, en qualité de garants, sans oublier évidemment le pays-hôte des négociations d'Astana, le Kazakhstan. Les trois pays garants précisent que «cette trêve ne concerne pas les groupes terroristes. Les succès des rencontres d'Astana avaient en effet permis d'établir l'arrêt des hostilités sur le terrain avec tous ceux qui ont accepté de rejoindre l'accord de trêve, ils ont ouvert la voie à la relance des pourparlers de Genève entre le gouvernement syrien et l'opposition. Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, avait admis que le rôle d'Astana a été «réellement positif et même crucial», ce qui laisse entrevoir des possibilités d'une paix durable, estiment les observateurs.