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Le premier accord unificateur entre toutes les parties libyennes adopté Rencontre Haftar-Sarraj au Caire, la coordination des forces de l'Ouest et du Sud reçue à Alger
L'Algérie et l'Egypte semblent accorder leurs efforts afin de trouver une solution à la crise libyenne. En effet, au Caire, les parties libyennes ont convenu d'œuvrer à la tenue d'élections parlementaires et présidentielle en février 2018. Un accord qui a sanctionné la rencontre, organisée mardi dernier par l'Egypte et qui a rassemblé plusieurs dirigeants libyens, dont le chef du gouvernement d'entente nationale, Fayez El Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar. La réunion, à laquelle a pris part le président du Parlement libyen, Akila Salah, a décidé la création d'une commission mixte, composée de 15 personnes au maximum, choisies parmi les membres du Parlement et du Haut conseil d'Etat, en vue de trouver les solutions à apporter aux questions en suspens et aboutir à une mouture consensuelle à soumettre au Parlement libyen pour adoption. Avant la rencontre des deux principaux protagonistes de la crise en Libye, le chef du gouvernement Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar, ce dernier aurait exigé, avant de rencontrer le chef du gouvernement, des «garanties pour qu'un possible accord ne soit pas rejeté par l'Ouest». Haftar faisait vraisemblablement allusion aux puissants groupes armés de Misrata. Et c'est sur cette question précisément que l'Algérie est intervenue, confirmant par là une synchronisation des efforts entre Alger et le Caire pour une solution définitive à la crise libyenne. En effet, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a reçu hier à Alger une importante délégation libyenne, représentant la coordination des forces de l'Ouest et du Sud, conduite par le Général Major Salem M'Hamed Djeha. Lors de cette rencontre, M. Messahel a dû, à ne pas en douter, évoquer avec les groupes armés de Misrata la nécessité de leur adhésion à l'accord négocié la veille au Caire. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, après avoir salué la victoire remportée, fin 2016, par les unités de l'opération El Bounian El Marsous dans la libération de la ville de Syrte et dans la lutte contre le terrorisme, M. Messahel a mis en exergue l'«impératif de mutualiser les efforts des Libyens pour bâtir des institutions fortes et légitimes, notamment une armée nationale unifiée». Il est revenu également sur «l'importante contribution de l'Algérie visant au rapprochement entre les parties libyennes», ainsi que «son action constante en faveur de la solution politique durable, à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale, loin de toute ingérence extérieure». Les entretiens ont porté aussi sur «les perspectives visant à accélérer la dynamique de règlement politique de la crise dans le sens de la préservation de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Libye et de la cohésion de son peuple et tendant à favoriser la réconciliation nationale». La partie libyenne a loué, à l'occasion, les efforts continus de l'Algérie en faveur de la solution politique dans le cadre de l'accord libyen du 17 décembre 2015 et son soutien au peuple libyen afin d'«asseoir définitivement la paix, la stabilité et la sécurité» dans ce pays. Il semble, aujourd'hui, clair que les efforts coordonnés entre Alger et le Caire, ont permis d'aboutir au premier accord unificateur entre toutes les parties libyennes. Cet accord a été possible à la suite d'une série de rencontres entre les parties libyennes tenues dans plusieurs pays voisins, dont l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie. Lors de ces rencontres, les parties libyennes sont arrivées à établir, dans un premier temps, plusieurs constantes nationales «indéniables et immuables», dont la «préservation de l'unité de la Libye et de son intégrité territoriale», ainsi que l'établissement d'un Etat fort qui jouit d'institutions solides, d'un peuple uni et d'une armée opérationnelle. Le plus important est aussi le fait que les dirigeants libyens ont convenu de traiter certaines questions contenues dans l'accord politique de 2015 pour sortir le pays de l'actuelle crise. Il s'agit en l'occurrence de «la révision de la composante et des prérogatives du conseil présidentiel libyen du gouvernement d'union nationale sous la présidence d'Al Serradj, le poste de chef suprême de l'armée libyenne et ses prérogatives et l'élargissement de la qualité de membre du Haut conseil de l'Etat, plus haute instance consultative dans le pays». C'est suite à cette décision de réviser l'accord que le maréchal Haftar a rejoint les négociations. Car, il faut rappeler que le maréchal, qui est un des hommes forts de la Libye, ancien fidèle de Mouammar Kadhafi avant de devenir un opposant, est à la tête des forces de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), liées au gouvernement parallèle basé dans l'Est et qui conteste l'autorité du gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli. Le maréchal est arrivé à obtenir le soutien de plusieurs pays, dont le Tchad où il a été récemment reçu, l'Egypte, les Emirats et le Soudan. Il est évident que le maréchal Haftar est une force incontournable dans les négociations à mener pour unifier les rangs des libyens. C'est la raison pour laquelle, l'accord inter-libyen signé fin 2015 au Maroc sous l'égide de l'ONU et duquel est issu l'exécutif de M. Sarraj, devait être revu et amendé pour donner naissance à un nouvel accord dans lequel le maréchal Haftar aurait un rôle. D'ailleurs, les discussions entamées au Caire font état de «possibles amendements» au texte de l'accord, en particulier concernant le rôle futur du maréchal, comme l'avait annoncé la semaine dernière le médiateur des Nations unies Martin Kobler. H. Y.