Le gouvernement russe «suit attentivement» l'appréciation du rouble et «réagira» si besoin face à sa vigueur qui inquiète les autorités, a prévenu vendredi le ministre de l'Economie Maxime Orechkine en assurant que le phénomène ne durerait pas. Le gouvernement russe «suit attentivement» l'appréciation du rouble et «réagira» si besoin face à sa vigueur qui inquiète les autorités, a prévenu vendredi le ministre de l'Economie Maxime Orechkine en assurant que le phénomène ne durerait pas. «L'appréciation que nous voyons sur le marché présente un caractère de court terme et n'est pas liée à des facteurs fondamentaux», a déclaré M. Orechkine à l'issue d'une réunion consacrée aux questions économiques dirigée par le président Vladimir Poutine. «Dans l'ensemble nous nous attendons à un certain affaiblissement puis à une stabilisation. Le gouvernement continue de suivre attentivement la situation et réagira en cas de nécessité», a-t-il ajouté. Le ministre a été entendu par le marché puisque le rouble s'est orienté en nette baisse après ses propos, l'euro remontant autour de 62 roubles alors qu'il était passé mercredi sous 60 roubles pour la première fois depuis juin 2015. Après s'être effondré à cause de la chute des cours du pétrole et des sanctions dues à la crise ukrainienne, le rouble profite ces derniers mois du rebond du marché de l'or noir, de la progressive sortie de crise de l'économie russe et de l'élection de Donald Trump faisant espérer un réchauffement des relations entre Moscou et Washington. Le mouvement s'est accentué depuis le début de l'année, prenant de court les analystes car le prix du baril s'est stabilisé, le rapprochement avec les Etats-Unis tarde à se concrétiser et les autorités russes viennent de lancer des achats de devises étrangères censées justement freiner le rebond de la monnaie. Les autorités voudraient en effet préserver les gains de compétitivité dus à la chute du rouble qui favorisent les produits russes en Russie comme à l'export, et ont permis d'atténuer la contraction de l'activité lors de la récession de 2015-2016. Un rouble plus fort avec des prix du pétrole stable réduit en outre les rentrées budgétaires tirées des ventes d'hydrocarbures. «L'appréciation du rouble est un sérieux inconvénient pour les exportations, cela peut porter un coup à l'économie russe», s'est inquiété jeudi le ministre de l'Agriculture Alexandre Tkatchev. Si le rouble est soutenu en général par le niveau élevé des taux en Russie et le prochain règlement de taxes par les multinationales, les analystes ne cachent pas leur scepticisme. Ils évoquent l'hypothèse d'une importante transaction en cours de la part d'une entreprise exportatrice. M. Orechkine a évoqué vendredi deux facteurs : «Les entrées de capitaux liées en particulier aux privatisations» et «la saisonnalité» car le premier trimestre est marqué en général par de forts excédents de comptes courants, notamment parce que les importations sont faibles. «Les raisons de cette hausse sont difficiles à identifier» faute d'explication «fondamentale», ont estimé les analystes de Capital Economics, jugeant «peu probable une réaction significative» des autorités mais «plus probable» une baisse de taux de la Banque centrale lors de sa prochaine réunion le 24 mars. APS