Photo : S. Zoheir Par Ali Boukhlef Louisa Hanoune part à l'élection présidentielle comme on part à la fête. Avant même l'entame de la campagne électorale, c'est au son des youyous que la secrétaire générale du Parti des travailleurs a déposé, hier en début de matinée, son dossier de candidature au Conseil constitutionnel. Accompagnée de ses lieutenants et de certains responsables du parti venus de l'intérieur du pays, la pasionaria du Parti des travailleurs était joyeuse lorsqu'elle a quitté, vers 11 heures, le bureau de Boualem Bessaïeh, le président du Conseil constitutionnel. «Nous sommes confiants», déclare Mme Hanoune, sourire aux lèvres. Et comment en être autrement pour cette dame qui, réussissant la prouesse de récolter presque 1% des voix en 2004, a récidivé cette fois-ci avec un nombre honorable de signatures. Elle a mentionné avoir ramassé 140 850 signatures d'électeurs et 996 paraphes d'élus. Qui dit mieux ? Personne. A cela, Louisa Hanoune était fière de préciser, avec une pointe de satisfaction, que le tri effectué par ses militants -durant sept jours et pour «aider le Conseil constitutionnel»- a éliminé plus de 4 000 autres formulaires auxquels manquaient des éléments. L'écueil des signatures dépassé, Louisa Hanoune se dit maintenant prête pour la bataille. Devant une meute de journalistes qui l'ont entourée devant le perron du siège du Conseil constitutionnel, remis à neuf après la bombe qui l'avait soufflé en décembre 2007, la secrétaire générale du Parti des travailleurs se dit «fière de se porter candidate au nom de ce parti» qui symbolise, pour elle, les travailleurs. C'est justement cette catégorie qui sera au centre de sa campagne électorale, selon ses dires. Dans un exercice de style qu'elle affectionne –un point de presse presque transformé en meeting- la candidate à la candidature a même pris le temps de détailler son programme. Détailler, c'est peut-être trop, mais Louisa Hanoune a insisté sur un concept devenu un leitmotiv : elle s'engage à effectuer des «réformes en profondeur», autrement dit «à la vénézuélienne». Mais avant cela, la seule femme qui postule à la magistrature suprême pointe du doigt «une manipulation interne et externe» sans en préciser l'origine. Cela au moment où elle donne de bons points au Premier ministre qui, selon elle, a «montré ses bonnes intentions en agréant notre demande d'accepter des représentants des partis dans les commissions administratives de surveillance» des élections. Mais a-t-elle une chance de remporter l'élection présidentielle ? En guise de réponse, Louisa Hanoune a esquissé un sourire avant d'énumérer, longuement encore, les grands axes de son programme. Un programme social. Profond, dit-elle. Elle a, en somme, fait le tour de la question, avant de s'engouffrer dans une Passat flambant neuf… en attendant la vraie campagne.