Photo : S. Zoheir Par Amar Rafa «Le prochain scrutin présidentiel pourrait constituer un tournant dans la vie politique du pays, s'il s'accompagne de mesures d'apaisement que prendrait le président de la République», a affirmé, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Invitée du forum de la Télévision, Mme Hanoune a insisté sur la nécessité de donner des garanties, sociales notamment, aux Algériens, afin de mettre fin à la situation de pourrissement à l'origine du fort taux d'abstention (64%) enregistré lors des dernières législatives. Elle rappellera qu'elle a rendu destinataire le président de la République d'une lettre portant sur les préoccupations du parti, dont la protection de notre pays contre les conséquences de la crise financière, qui touche de plein fouet le système capitaliste, et les mesures d'apaisement à l'orée de l'élection présidentielle. Interrogée sur la participation de son parti aux prochain rendez-vous électoral, la SG du PT a indiqué que son parti dispose encore du temps nécessaire, jusqu'a 23 février, pour annoncer sa décision, avant de préciser qu'il s'attelle à préparer les conditions techniques et administratives avant de s'engager dans la course électorale. Expliquant que son parti est engagé dans une «campagne politique» de collecte de signatures, qui s'est soldée jusqu'à maintenant par plus de 970 signatures d'élus et plus de 121 000 signatures de citoyens. Avant d'ajouter qu'«aucune partie n'a usé de pression sur les citoyens pour signer les formulaires de souscription». Quant à l'annonce de sa candidature, elle a précisé qu'après la réunion de la direction, notamment celle de l'instance de décision du parti, puis du mécanisme de délibérations, jeudi, ce sera au tour des responsables des sections qui se réuniront vendredi, pour annoncer la position finale. Louisa Hanoune a indiqué en outre que, «ces signatures sont le résultat d'une action militante quotidienne de la part des militants et militantes du parti», qui ont dialogué avec 320 000 citoyens, à travers le territoire national, lors d'une campagne de sensibilisation visant à lutter contre le désespoir. Par ailleurs, Mme Hanoune a rejeté la décision de reconduire la commission de surveillance des élections, indiquant que si elle fait l'objet de «critiques de tous le monde», c'est parce qu'elle devenue «un élément de pourrissement». lle réaffirmera en outre sa position au sujet des observateurs étrangers, en s'interrogeant au sujet de celui qui a appelé à la venue de ces observateurs, si ce n'est «un parti qui ne participe même pas aux élections». S'agissant des partis qui appellent au boycott, elle se résoudra à ne pas faire de commentaire. Affirmant respecter toutes les positions, Louisa Hanoune, indiquera toutefois que le taux d'abstention atteint lors des législatives de 2007, n'était pas une réponse aux appels des boycotteurs, mais, «un cri de détresse» de la population. D'où l'appel au président de la République pour des mesures d'apaisement. La section jeunesse du parti, quant à elle, a entrepris une campagne de sensibilisation auprès des étudiants, mais, tout en soulignant que son parti «se garde de faire pression sur les consciences». Sur sa lancée, elle réitérera son appel au chef de l'Etat pour le retrait de la disposition du code pénal qui condamne les harraga à 6 mois de prison, en rappelant les déclarations du Premier ministre selon lesquelles, ces candidats à l'immigration clandestine seraient des victimes de la tragédie nationale. En faisant état de contradictions au sein de l'Etat, Louisa Hanoune soulignera le vœu de construire des institutions démocratiques à tous les niveaux. Avant de réitérer sa revendication à une assemblée constituante : «Nous voulons une rupture totale avec les politiques qui nous ont menés vers la crise», a-t-elle dit, tout en insistant sur la nécessité d'établir «le bilan de l'accord d'association avec l'UE, de remettre en cause l'adhésion à l'OMC et à la zone de libre-échange arabe, ainsi que, la re-nationalisation d'El Hadjar, la protection de l'économie et le rapatriement des placements opérés à l'étranger».