Photo : Mohamed Rahmani De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La dernière assemblée générale des travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar (Annaba) a eu lieu hier et a abouti à un vote à l'unanimité pour le dépôt d'un préavis de grève illimitée qui prendra effet à partir du 6 juillet prochain. C'est suite à d'autres AG tenues du 17 au 22 février en cours au niveau des ateliers et des services par le bureau syndical qui a exposé aux quelque 7 200 employés de l'usine la situation des négociations avec la direction ainsi que les propositions faites que la décision a été finalement prise. La direction ne voulant pas céder après trois réunions convoquées par l'Inspection du travail d'El Hadjar, un P-V de non-conciliation a été signé par les deux parties. P-V qui a servi de base au syndicat pour déclencher une série d'assemblées générales en vue d'expliquer aux travailleurs que la plate-forme de revendications en 11 points a été rejetée par l'employeur. Celui-ci avait pourtant fait marche arrière pour proposer une prime de productivité à hauteur de 15% qui serait intégrée au salaire du mois de février mais cela avait été jugé très insuffisant par le syndicat UGTA de l'entreprise qui n'avait pas admis les arguments avancés par la direction. Dans le préavis de grève dont nous possédons une copie, il est mentionné que ledit préavis court à partir du 23 février, que la grève sera illimitée au niveau de toute l'entreprise et sera déclenchée à partir du 6 juillet 2009 à 5 heures du matin. Les raisons invoquées pour le choix de cette date sont l'échéance proche de l'élection présidentielle, l'engagement de l'UGTA pour la réussite du processus électoral ainsi que l'engagement de la direction du complexe à négocier les salaires à partir du premier juillet. Selon M. Kouadria, secrétaire général du syndicat ArcelorMittal, le bureau a été destinataire d'une lettre de la direction dans laquelle celle-ci s'engage à partir de cette date à négocier tous les points contenus dans la plate-forme des revendications qui lui a été présentée. «Nous n'avons pas rompu le dialogue et nous restons disposés à discuter avec la direction si celle-ci le souhaite.» Durant la dernière assemblée générale, certains travailleurs voulaient aller à la grève sans plus attendre, demandant que leurs revendications soient satisfaites. «C'est le meilleur moyen !» avait-on entendu crier, il faut faire grève ; comme ça, ils nous entendront mieux !» D'autres écoutaient en silence les explications et les conseils du secrétaire général dont le discours tentait de rassurer et de calmer les esprits. «Nous avons des élections qui engagent l'avenir du pays ; l'UGTA, notre syndicat, s'est engagée à le réussir ; d'un autre côté, la direction se dit prête à négocier à partir du 1er juillet prochain. Attendons un peu ; si cela ne marche pas, nous irons à la grève, c'est notre droit», martèle le secrétaire général du syndicat. Au vote, les travailleurs ont suivi à l'unanimité les conseils du syndicat. Une trêve de plus de 3 mois sera donc observée ; peut-être que d'ici là les choses iront en s'améliorant et que le conflit sera réglé dans l'intérêt de tous.