Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La grève générale et illimitée, prévue demain au complexe ArcelorMittal d'El Hadjar à Annaba, est «maintenue pour faire valoir des revendications liées à l'augmentation des salaires et à l'investissement», a indiqué hier le secrétaire général du syndical d'entreprise. M. Smaïn Kouadria, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, a pris acte de l'échec des négociations avec la direction générale de l'usine et indiqué que les tentatives de médiation et de conciliation menées par deux membres du secrétariat de la Centrale syndicale UGTA et du wali de Annaba, «n'ont abouti à aucun résultat positif susceptible d'éviter le déclenchement de ce nouveau conflit de travail». De la conférence de presse tenue au niveau du complexe sidérurgique par le secrétaire général du syndicat ArcelorMittal Annaba, M. Smaïn Kouadria, il ressort que le dialogue et les négociations entreprises jusque-là sont dans l'impasse : la direction ne voulant pas accéder aux revendications des travailleurs et les représentants des travailleurs ne faisant aucune concession. La grève est donc maintenue pour la date fixée initialement. «Cela ne veut pas dire que nous fermons la porte au dialogue avec l'employeur, nous sommes disposés à revenir à la table des négociations à tout moment», lance M. Kouadria à l'adresse des nombreux journalistes. Il poursuivra en rapportant que la direction ne veut pas appliquer l'accord de la tripartite signé le 3 décembre dernier et qui prévoit l'entrée en vigueur de la convention de branches. MM. Tlili et Rachid Aït Ali, dépêchés expressément par la Centrale syndicale UGTA sont venus prêter main-forte et assister le syndicat dans ses démarches en vue de la satisfaction de la plate-forme de revendications transmise à la direction. Selon M. Kouadria, cette dernière compte réunir le conseil d'administration le 22 juin, soit une journée après le déclenchement de la grève, pour faire l'évaluation de la situation financière générale du complexe. Cela pourrait amener une révision de sa position vis-à-vis de la demande d'augmentation de salaires exprimée parmi les points soumis. «Nous nous mettrons en grève générale illimitée à partir du 21 juin à 5 heures du matin mais, comme la loi le stipule, nous assurerons le service minimum et nous veillerons à la sécurité des installations qui sont notre outil de travail», conclut-il. De son côté, la direction a diffusé un bulletin d'infos usine spécial dans lequel elle dément que les augmentations prévues sont un droit. «On vous dit que les augmentations prévues dans la convention collective de branches sont un droit, ce n'est pas exact : depuis 2002, nous avons eu notre propre calendrier de négociations. Nos prochaines négociations sont prévues fin 2010 à l'échéance de notre pacte de juillet 2009», est-il rapporté dans le bulletin. Le texte attire l'attention des travailleurs sur le fait que si grève il y a, le haut fourneau, qui a été redémarré récemment, sera en difficulté, que la santé financière du complexe s'en ressentirait et que les jours de grève seront défalqués. A la fin, le bulletin spécial infos usine insiste sur le fait que cette grève est illégale puisqu'elle n'a pas respecté la procédure prévue, en l'occurrence l'absence de P-V de non-conciliation et la consultation de l'ensemble des salariés qui auraient dû voter à bulletins secrets. La tension est donc montée d'un cran hier, la direction ne voulant pas céder et se défend par bulletins d'infos interposés, le syndicat par conférence de presse, et les travailleurs dans cet affrontement médiatique sont en quelque sorte dans l'expectative attendant un dénouement dans un sens comme dans l'autre. Ce qui, vraisemblablement, n'est pas pour demain.