Selon un responsable au ministère de la Culture, il faut encourager le théâtre et la lecture pour le développement intellectuel de l'enfant. C'est facile à dire dans un pays où l'enfant est pris en charge de la pire des manières. Selon un responsable au ministère de la Culture, il faut encourager le théâtre et la lecture pour le développement intellectuel de l'enfant. C'est facile à dire dans un pays où l'enfant est pris en charge de la pire des manières. Particulièrement son développement cognitif qui a été sacrifié sur l'autel de la religion et du «parcœurisme». Mais il est vrai que l'activité théâtrale et la lecture peuvent être considérées comme des facteurs importants permettant le développement intellectuel de l'enfant. Deux facteurs négligés malgré les déclarations, les engagements et les promesses des responsables du secteur de la culture, y compris les ministres qui se sont succédé. Devant la démission de l'école, les parents auraient aimé que le secteur de la culture prenne le relais pour accompagner les enfants dans leur évolution intellectuelle. A travers notamment certaines activités culturelles à l'instar du théâtre, mais aussi la lecture qui constitue le meilleur compagnon du développement intellectuel de l'enfant. A défaut d'introduire le théâtre à l'école d'initier l'élève aux activités culturelles et artistiques, le secteur de la culture a été appelé à la rescousse, notamment parce que la réalisation et la gestion des bibliothèques lui sont dévolues. Pour les observateurs les plus avertis, l'échec était inévitable. En effet, pour promouvoir le livre et la lecture, le ministre de l'Education nationale et celui de la Culture ont signé en 2011 une convention visant la réintroduction du livre à l'école. L'idée visait à obliger l'élève à lire au moins quatre livres par année et à organiser diverses activités qui inculqueraient l'amour de la lecture dans l'esprit de l'écolier. Cette convention a été saluée en son temps par les parents d'élèves qui y voyaient une bonne manière d'accompagner le développement cognitif de leurs enfants scolarisés. Mais six années plus tard, cette convention n'est qu'un lointain souvenir et l'école est restée fermée à la lecture et à l'amour du livre. Cette évolution a fait dire à beaucoup d'enseignants et de pédagogues que pour faire aimer la lecture aux enfants il faut l'extirper du secteur de la culture qui ne compte pas de compétences avérées capables de mener cette mission à bien. «Le livre est une question trop sérieuse pour la confier au secteur de la culture», a-t-on dit. Mais en parallèle il s'avère que même l'activité théâtrale qui relève naturellement du secteur de la culture n'est pas prise en charge de façon optimale. De façon à ce qu'elle soit un facteur de développement intellectuel de l'enfant. La production théâtrale pour enfants n'est pas abondante. Et la qualité n'est pas toujours au rendez-vous; un signe que la formation est le plus négligé de tous les segments de l'activité culturelle. Mais il faut dire que même quand une pièce de théâtre est réussie, elle ne touche pas la majorité des enfants. De son public. Et pour cause, le manque criant des infrastructures culturelles fait qu'elle n'est programmée qu'au chef-lieu de wilaya ou dans certains centres urbains de telle ou telle wilaya. Pour les habitants des localités éloignées, ils peuvent toujours conduire leurs enfants vers les lieux de représentation quand ils sont informés, quand ils sont véhiculés et quand ils ont le temps de faire. En d'autres termes, les enfants habitant dans ces contrées lointaines seront en majorité privés de ces spectacles qui sont autant un divertissement qu'un outil de développement cognitif. Des enfants doublement sanctionnés dans la mesure où d'un autre côté, l'école ne fait pas grand-chose pour eux. Pourtant, des sorties éducatives vers les musées, les expositions de toiles ou pour assister à une pièce de théâtre contribueraient grandement à leur scolarité et à leur développement intellectuel. M. B.