La Tribune a souvent traité de la question de l'abandon par l'école de certaines de ses missions au profit des enfants scolarisés, comme l'initiation des élèves à la culture et aux arts. Pour dire que les arts font partie de la pédagogie et que les concepteurs du système éducatif ont eu tort de négliger le volet culturel et artistique de l'enseignement. Pour des raisons encore inconnues, cet aspect de l'éducation est encore négligé, malgré la signature de diverses conventions et autres accords entre les ministères de la Culture et de l'Education nationale. A croire qu'il est temps que le secteur de l'éducation se débrouille tout seul dans la promotion et le développement de l'enseignement des arts dans les écoles, au lieu de s'encombrer du secteur de la culture qui semble plus proche du folklore que de l'art. A la fin de l'année 2010, les deux ministères ont signé une convention visant la réintroduction du livre et de la lecture dans l'enseignement. A ce jour, le contenu de cette convention n'a pas encore atteint les établissements scolaires algériens. Il est autant incompréhensible qu'inadmissible que l'on soit incapable de s'entendre sérieusement sur la promotion et le développement du livre et de la lecture. Surtout qu'à partir d'un livre lu, un enfant est capable de passer vers une activité culturelle de façon naturelle. Quand l'enfant lit un livre, il sera intéressé par le film inspiré de ce livre. Par la pièce de théâtre aussi. Et c'est la même chose dans le sens inverse. Quand il assiste à une pièce théâtrale, il peut courir acheter le livre qui l'a inspiré. Cela montre que l'enfant doit avoir accès à plusieurs activités culturelles ou artistiques. Il faut mettre tous les arts à sa portée pour que son émancipation soit effective et se fasse en parallèle avec son développement cognitif. Parce que les partisans d'une école fermée à la culture doivent savoir une bonne fois pour toutes que la culture et les arts ne sont pas incompatibles avec la pédagogie. C'est d'autant plus vrai que le programme scolaire est tellement chargé pour l'enfant que des séances dédiées à la culture seraient pour lui une bouffée d'oxygène très utile pour sa scolarité. Ce sont ces séances qui sont susceptibles de lui faire aimer telle ou telle autre activité culturelle ou artistique. C'est justement le rôle de l'école de stimuler l'intérêt de l'enfant pour une ou deux activités artistiques. Il pourra éventuellement développer cet intérêt dans les structures culturelles adéquates, sans que sa scolarité ne soit perturbée. Mais pour stimuler l'amour de l'art chez les écoliers, il est nécessaire de réunir certaines conditions. Il faut d'abord qu'il y ait une volonté politique de réformer l'école dans le sens d'une meilleure place pour l'enseignement de l'art. Ensuite, il serait judicieux de recruter des enseignants spécialisés pour assurer un enseignement de qualité aux élèves. Aujourd'hui, ils sont peu nombreux dans les établissements scolaires, et l'une des missions du ministère de l'Education, c'est de recruter massivement des enseignants capables de participer à l'apprentissage des différentes activités artistiques tels que le dessin, la musique, la peinture ou même la sculpture. Des activités qui aideront l'enfant à s'épanouir dans un environnement pédagogique adéquat. M. B.