A Alger, la capitale de l'Algérie, de 20h30 à 21h30, les lumières ont été éteintes dans la soirée de samedi dernier. De nombreux bâtiments officiels, artères et autres sites ont baissé les interrupteurs, participant à la 10e édition d'Earth hour (une heure pour la planète 2017), le rendez-vous mondial pour un geste symbolique contre le réchauffement climatique. Aux quatre coins de la planète Terre, villes et monuments ont été plongés dans le noir à 20h30 heure locale. Une vaste mobilisation afin de convaincre citoyens et responsables du monde entier de se passer d'un peu d'énergie électrique, pendant soixante minutes seulement. «Nous avons lancé Earth Hour en 2007 pour montrer aux dirigeants que les citoyens se préoccupaient du changement climatique. Ce moment symbolique est aujourd'hui un mouvement mondial, rappelant combien le poids des citoyens compte», indique le directeur d'Earth Hour, Siddarth Das. On ne peut pas dire que ça marche à merveille, mais ça commence à prendre. L'ONG WWF, initiatrice de l'Earth hour reconnaît que la cause du climat a avancé, mais avertit que l'urgence est toujours plus grande, les records de chaleur s'enchaînent. Le réchauffement de la Terre connaît un rythme inédit, et le coupable est identifié : l'Homme. L'économie mondiale tourne avec les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) dont la combustion génère les fameux Gaz à effet de serre (GES). 2016 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée sur la planète, inscrivant le troisième record annuel consécutif de chaleur. C'est du jamais vu depuis le début des relevés de température en 1880. Les effets de l'activité industrielle sont incontestables : fonte de la calotte glacière, perturbations climatiques, surexploitation des ressources naturelles… Et les répercussions sur les économies des pays sont avérées. Même si on refuse obstinément de le reconnaître ouvertement et officiellement, un virage est toutefois amorcé vers le développement durable qui est inscrit par l'ONU comme un objectif du millénaire. Le mix énergétique, le reboisement des forêts rasées, la préservation des ressources hydriques, la dénucléarisation, la voiture électrique… sont autant d'avancées dans le bon sens mais on est encore loin du changement de mode de vie et de production qui inversera la tendance, les majors de l'industrie, considérant les coûts d'un changement de modèle de production, freinent des quatre fers, persuadés qu'ils sont qu'il n'y a pas péril en la demeure, ce qui est faux. H. G.