Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, est arrivé hier à Bruxelles avec un message très ferme du président Donald Trump à l'adresse de l'Otan : l'Europe doit mettre davantage la main à la poche pour sa défense. Le nouveau secrétaire d'Etat a assisté à sa première réunion des ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Alliance atlantique, après une étape en Turquie, largement consacrée au conflit syrien. Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, est arrivé hier à Bruxelles avec un message très ferme du président Donald Trump à l'adresse de l'Otan : l'Europe doit mettre davantage la main à la poche pour sa défense. Le nouveau secrétaire d'Etat a assisté à sa première réunion des ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Alliance atlantique, après une étape en Turquie, largement consacrée au conflit syrien. Les Etats-Unis, première puissance militaire au monde avec un budget annuel que Donald Trump veut porter en 2018 à 639 milliards de dollars, assurent 68% des dépenses de défense cumulées des membres de l'Otan. Depuis des années, et donc bien avant l'arrivée au pouvoir du Président républicain, Washington se plaint d'un déséquilibre dans le «partage du fardeau» avec ses alliés européens. A la suite de ses prédécesseurs, Trump réclame que les autres pays de l'Alliance dépensent au moins 2% de leur PIB en matière de défense. Les Européens s'étaient engagés à tenir cet objectif en dix ans lors d'un sommet de l'Otan au Pays de Galles en 2014. A ce jour, seuls cinq pays européens y sont parvenus. Pour Tillerson «les Etats-Unis ne peuvent plus maintenir une part disproportionnée des dépenses de défense et de dissuasion de l'Otan». «Il est essentiel que les alliés honorent leurs engagements». Les alliés européens ont pris conscience du problème, a assuré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Faisant valoir que l'Alliance est «vitale» aussi bien pour l'Amérique du Nord que pour l'Europe, il a toutefois estimé que «ce n'est pas juste une question d'argent». «Un meilleur partage du fardeau fera en sorte que le lien transatlantique reste solide», a jugé le secrétaire général, mais «il s'agit aussi d'investir dans des capacités et d'engager des forces au sein des déploiements de l'Otan». La réunion doit aussi préparer le Sommet de l'Otan le 25 mai à Bruxelles, en présence de Donald Trump, dont la politique étrangère est jugée isolationniste. Ce sera le premier déplacement de Trump en Europe, où il verra des alliés troublés par ses déclarations fracassantes sur le «merveilleux» Brexit et sur l'Otan «obsolète». A cet égard, Stoltenberg s'est voulu rassurant après un voyage à Washington en mars et ses entrevues à Bruxelles en février avec le vice-président Mike Pence et son ministre de la Défense James Mattis. L'administration Trump est «très impliquée en faveur de l'Otan et du lien transatlantique», a-t-il affirmé. Les Etats-Unis et leurs 27 partenaires de l'Otan ont frôlé la semaine dernière l'incident diplomatique. Tillerson avait d'abord fait savoir qu'il ne viendrait pas à Bruxelles pour une réunion initialement prévue les 5 et 6 avril, invoquant la visite aux Etats-Unis du président chinois, Xi Jinping, à ces dates. Face au malaise provoqué par une éventuelle absence, rarissime, d'un ministre du premier pays contributeur et fondateur de l'Otan, il a fallu en catastrophe convaincre les autres capitales d'avancer la réunion au 31 mars. R. I.