L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) compte augmenter ses dépenses de défense en Europe et au Canada en 2017, pour la troisième année consécutive, a annoncé hier à Bruxelles le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg. Le secrétaire général de l'organisation qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à la veille d'une réunion des ministres de la défense de l'Otan, a précisé que les budgets militaires des pays membres de l'organisation augmenteront de 4,3% en 2017, soit environ 12 milliards de dollars, contre 3,8% en 2016. «Nos dépenses de défense progressent pour la troisième année consécutive. Les alliés d'Europe et du Canada ont dépensé, ces trois dernières années, 46 milliards de dollars supplémentaires pour leur défense», a-t-il déclaré. «Les Européens doivent investir davantage dans leur défense», a -t-il ajouté, soulignant que cet effort financier que les Européens doivent fournir est «dans leur intérêt» et «non pas pour satisfaire une demande des Etats-Unis». Depuis des années déjà, Washington se plaint d'un déséquilibre dans le «partage du fardeau» avec ses alliés européens. Le nouveau président américain, Donald Trump, en a fait une «priorité», martelant, à chaque occasion, que l'Europe doit mettre davantage la main à la poche pour sa défense. M. Trump réclame que les autres pays de l'Alliance dépensent au moins 2% de leur produit intérieur brut (PIB) en matière de défense. Les Européens s'étaient engagés à tenir cet objectif en 10 ans lors d'un sommet de l'Otan au Pays de Galles en 2014. A ce jour, seuls cinq pays européens y sont parvenus. Face aux exigences américaines, l'Otan songe à ce que tous les pays membres se dotent de «plans nationaux» contraignants pour augmenter leurs investissements militaires et atteindre graduellement l'objectif de 2% du PIB. Les Etats-Unis, première puissance militaire au monde avec un budget annuel que Donald Trump veut porter en 2018 à 639 milliards de dollars, assurent 68% des dépenses de défense cumulées des membres de l'Otan.