De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Comme chaque année à la même période, le marché de M'dina J'dida enregistre l'afflux de parents d'élèves en quête d'articles et de manuels scolaires moins chers qu'ailleurs. Ses petits vendeurs offrent des occasions, ce marché demeure ainsi le plus fréquenté spécialement par les petites bourses. «Les gens recherchent les manuels scolaires à la fois parce qu'il y a des problèmes de disponibilité dans les établissements scolaires et parce qu'ici on peut toujours trouver des livres usagés à bas prix», explique un vendeur, en désignant de vieux manuels scolaires étalés sur du carton. C'est ce qui convient aux pères de famille soucieux également de faire face aux lourdes dépenses du mois de Ramadhan. «Ça permet de faire quelques économies et d'espérer tenir jusqu'à la fin du mois», confirme une mère, accompagnée de deux enfants. Sans réellement se soucier de la qualité des articles scolaires proposés à M'dina J'dida, encore moins de la nocivité de certains produits chinois, ils écument les artères du marché. «Avec plusieurs enfants à charge, l'essentiel est de trouver des articles à des prix abordables pour pouvoir préparer la rentrée des enfants», continue-t-elle. Pour elle, comme pour beaucoup de parents d'élèves, la qualité des produits, surtout des articles scolaires, n'est pas le premier souci parce qu'elle se paie cher. Des dizaines de vendeurs occupent ainsi plusieurs trottoirs du marché et négocient leurs marchandises, et, pas loin de là, d'autres proposent des manuels flambant neufs qu'ils ont acquis on ne sait par quel procédé. Un phénomène qui persiste en dépit du temps et des assurances officielles sur la disponibilité des livres scolaires dans les écoles et sur la lutte contre leur vente au marché noir. Selon l'Office national des publications scolaires (ONPS), l'opération de distribution des manuels a été entamée en avril dernier et devait être achevée la semaine dernière. Pour les deux premiers cycles, 98% de la demande a été réceptionnée, dont 80% ont été déjà acheminés vers les 271 écoles et les 69 CEM situés à l'ouest de la wilaya. Concernant le secondaire, 90% des 31 établissements de la circonscription ont reçu leur quota, a également indiqué l'ONPS, en rassurant sur la disponibilité des ouvrages dans les établissements scolaires. «Chaque année, nous avons les mêmes assurances et, chaque année, nous faisons face aux mêmes problèmes», rétorquent les sceptiques. Cette année, la wilaya d'Oran enregistre 310 000 élèves tous paliers confondus (157 200 au primaire, 119 100 au collège et 32 700 au lycée), avec une notable augmentation de collégiens (29 500 par rapport à l'année dernière), en raison de la mise en application de la réforme scolaire. Et, puisque les 12 nouveaux CEM ne seront pas prêts avant la fin de l'année, les responsables locaux ont décidé d'annexer neuf écoles primaires aux collèges, soit 80 classes qui seront mises à la disposition des collégiens.