Photo : A. Lemili Dans certains de leurs articles, nos confrères locaux n'ont eu de cesse, ces dernières semaines, d'évoquer les difficultés des titulaires de comptes postaux à disposer de chéquiers. Comme les distributeurs automatiques de billets ne fonctionnent pas également comme dans le meilleur des mondes dans les agences postales de proximité, les guichets s'en trouvent submergés, d'où forcément l'installation d'une irascibilité de part et d'autre des comptoirs et hygiaphones entre usagers et fonctionnaires. Les retards d'envoi sont énumérés non pas en nombre de jours, de semaines mais de mois par les titulaires de compte, privés de leurs moyens de retrait. L'adage dit «Qui n'avance pas recule» et donc à défaut de normaliser des situations apocalyptiques que tout le monde croyait vécues, ne voilà-t-il pas que se réinstallent à nouveau des scènes datant presque de la création de l'administration postale. Quoi qu'il en soit, M. Kamel F., directeur du Centre régional des chèques postaux, dont l'activité ne se limite pas seulement à la wilaya de Constantine mais concerne également cinq autres, est on ne peut plus, incisif : «Il n'est pas question pour nous de voiler la réalité. Effectivement, le centre accuse un grand retard dans la confection de carnets de chèques mais les raisons justifiant un tel dysfonctionnement ne relèvent pas de notre responsabilité et, par responsabilité, je ne parle pas de la mienne pour m'absoudre personnellement mais de celles qui de près ou de loin font partie de la chaîne.» Nous saurons sur place que l'une des machines fabriquant les chèques est actuellement en panne mais aussi que des travaux de réhabilitation du centre lancés depuis plus de six mois perturbent son activité, dans la mesure où, par intermittence et compte tenu de l'exiguïté des lieux, certains services ont été déplacés et ont vu leurs activités réduites et une partie du personnel mise en congé, obligée notamment pour les agents qui, pour des raisons administratives impérieuses, n'ont pas consommé leur période de repos réglementaire. Là également nous aurons des explications : «Une partie des équipements est à l'arrêt, une autre machine assure la suite mais ne peut forcément honorer une demande jusque-là prise en charge par deux. Nous attendons de remettre en marche celle en panne pour revenir à notre rythme de croisière tout en essayant de résorber le retard accusé. Ce qui n'est évidemment pas facile, mais nous savons par expérience qu'il est possible de revenir à une situation normale. Quant aux travaux, il fallait bien qu'un jour ou l'autre, ils soient réalisés, les structures ayant un réel besoin d'être confortés mais aussi que les agents aient l'avantage de travailler dans des conditions plus favorables. Maintenant, je peux vous assurer que l'entreprise concernée travaille sans désemparer même en période d'intempéries mais je crois sincèrement que c'est à cause de la complexité de la tâche et de la nécessité pour les services du centre de continuer leur activité que les travaux semblent aller avec une certaine lenteur. » Selon une information que nous avons eue sous le sceau de la confidence et que notre interlocuteur, en l'occurrence le directeur du centre de chèques postaux ne nous a pas confirmé, parce que «n'en disposant pas», il serait question d'une re-centralisation de la confection des chéquiers dans la capitale avant, ou tout au plus au début de 2010. Un retour à une ancienne organisation qui n'expliquerait pas du tout le besoin d'une décentralisation supposée, en son temps et lors de son application, alléger les procédures et répondre à la nécessité impérative de fluidifier l'activité en la rapprochant des usagers.