Un cessez-le-feu est entré hier en vigueur dans le sud de la Syrie suite à un accord entre la Russie et les Etats-Unis Un cessez-le-feu initié par un accord américano-russe est entré en vigueur hier dans trois provinces dans le sud-ouest de la Syrie en conflit, une nouvelle tentative de la communauté internationale de parvenir à un arrêt des combats après plus de six années de violences. Cet accord de «désescalade» a été conclu vendredi par la Russie, les Etats-Unis et la Jordanie. Il vise à faire cesser les affrontements entre troupes gouvernementales et groupes rebelles dans la province de Deraa frontalière de la Jordanie et celle de Kouneitra. L'annonce de cet accord a été faite vendredi par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en marge du sommet du G20 à Hambourg après la première rencontre entre les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine. Le ministre d'Etat jordanien pour les relations avec les médias, Mohammad Momani, a dit que l'accord, qui entré en vigueur hier (9 juillet), «implique de travailler au soutien du cessez-le-feu, dans les régions sud-ouest de la Syrie». Il a ajouté que la Jordanie, les Etats-Unis et la Russie sont convenus que l'accord soit «une étape sur la voie d'autres efforts qui permettront d'apaiser la situation dans le sud de la Syrie et d'acheminer de l'aide humanitaire dans ces régions». Les trois pays ont souligné que l'accord tentait de «créer un environnement favorable à l'élaboration d'une solution politique au conflit en Syrie, en s'appuyant sur les négociations de Genève et la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU et à garantir l'unité et la souveraineté de la Syrie». «La situation est globalement calme sur les fronts dans les provinces de Deraa, Qouneitra et Soueida», a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne). Aucune annonce de cette trêve n'a été faite dans l'immédiat par les belligérants. Damas avait, elle, décrété dès lundi, une trêve unilatérale de quelques jours dans le sud du pays, coïncidant avec la tenue de négociations avec les rebelles à Astana, la capitale kazakhe. Hier, le gouvernement syrien n'a pas officiellement réagi à ce nouveau cessez-le-feu et la télévision d'Etat ne l'avait pas évoqué dans son bulletin d'informations de la mi-journée. Toutefois, le journal Al-Watan, proche du régime, a cité le chef de la commission parlementaire des relations extérieures de la Syrie suggérant que l'accord avait été négocié en consultation avec Damas. «Aucun détail sur l'accord n'a été présenté, mais l'Etat syrien possède des informations», a déclaré Boutros Marjana au journal. «Le régime syrien aura le dernier mot quant à l'ajout du sud de la Syrie aux zones de désescalade. Il y a une coordination avec la Russie à ce sujet», a-t-il assuré. Vendredi, avant l'annonce de l'accord, une délégation de groupes rebelles présente aux pourparlers d'Astana a exprimé son opposition à tout cessez-le-feu dans une seule partie du pays. Dans un communiqué, ces factions se sont dites préoccupées par «des réunions et des accords secrets entre la Russie, la Jordanie et les Etats-Unis sur un accord pour le sud de la Syrie, séparément du Nord» Pour ce qui est de l'accord de cessez-le-feu, il est dit que, dans un premier temps, «la sécurité autour de cette zone sera assurée par des forces et moyens de la police militaire russe en coordination avec les Jordaniens et les Américains», a expliqué Sergueï Lavrov. Le conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump a indiqué samedi que le cessez-le-feu dans le sud de la Syrie était une «priorité» pour les Etats-Unis et «un pas important» pour la paix. Les trois autres zones de désescalade se trouvent dans la région d'Idleb (nord-ouest), la province de Homs (centre) et l'enclave rebelle de la Ghouta orientale (banlieue est de Damas). Moscou estimait que cette «zone de désescalade» dans le sud du pays ne pouvait être mise en place qu'avec l'accord des Etats-Unis et de la Jordanie, pays frontalier de la Syrie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Segueï Lavrov, a indiqué de son côté que l'accord incluait «la garantie d'un accès humanitaire et la mise en place de contacts entre l'opposition dans la région et un centre de contrôle qui sera établi dans la capitale jordanienne». Dans ce sens, un responsable du département d'Etat américain a indiqué que de nouvelles discussions seront nécessaires pour définir plusieurs aspects essentiels de cet accord, à commencer par le contrôle de son application.