Dans la perspective d'intégrer le système «isolation parasismique» visant la protection des grands ouvrages, l'agence nationale de réalisation et de gestion de la mosquée d'Alger organise depuis hier des journées d'étude pour engager la réflexion sur les méthodes et les techniques en mesure de protéger la future grande mosquée d'Alger du risque sismique. L'agence organisatrice de la rencontre ayant regroupé experts et architectes veut explorer certaines expériences, nationales et internationales, pour parvenir à une application de la nouvelle technique «isolation parasismique» dans la construction de la mosquée d'Alger dont la hauteur du minaret est estimée à 300 mètres. Intervenant à l'ouverture de la rencontre, le directeur général de l'agence organisatrice, M. Mohamed Lakhdar Aloui, a soutenu que l'objectif recherché à travers «ce croisement des idées», est d'étudier les techniques à utiliser pour la réalisation de la mosquée, dont celle du système d'isolement parasismique, qui représente un système moderne utilisé dans le secteur du bâtiment. «Nous allons profiter du savoir de spécialistes algériens et étrangers pour déterminer la technique adéquate à utiliser dans la construction de la mosquée d'Alger. En cas d'approbation du système d'isolement parasismique, ce dernier pourrait être utilisé dans d'autres futurs projets de construction», a déclaré le directeur de l'agence. En termes très techniques, il expliquera que la principale caractéristique du système de construction en débat est de diminuer à près de 50% la puissance d'un séisme. La question de l'emplacement du site ou sera implantée la grande mosquée a été également abordée par le responsable de l'agence, qui reconnaît que «cela représente un sérieux problème». M. Aloui s'est déclaré cependant confiant quant à la possibilité de trouver une solution à cet aléa. Le directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), M. Abdelkrim Yelles, a présenté, pour sa part, le contexte sismique de la région d'Alger depuis le XIIe siècle. Il a soutenu que 50 micro-secousses sont enregistrées en moyenne par mois dans cette région. Dans son exposé, M. Yelles a souligné que 90% de ces secousses ne sont pas ressenties alors que la magnitude des 10% ressentis varie entre 3,5 et 5 degrés sur l'échelle de Richter. Sur la base du code parasismique de l'année 2003, le conférencier conclut que la région d'Alger est classée zone III au vu de son aléa sismique élevé.Le président-directeur général du CTC Chlef, M. Hamid Azzouz, a indiqué que le centre qu'il préside a introduit la technique du contrôle passif des vibrations sismiques en Algérie à travers la construction de son agence à Aïn Defla située, précisément, dans une zone sismiquement très active. A. Y.