L'utilisation du système d'isolation parasismique à la base réduit le risque de 70%. L'Algérie, au même titre que les autres pays méditerranéens, est sujette à une activité sismique importante. Aussi, il est urgent de protéger les ouvrages stratégiques par une nouvelle technologie qui est l'isolation parasismique. Celle-ci est actuellement au stade de la vulgarisation et en application progressive en Algérie. L'isolation sismique à la base, consiste à désassocier le mouvement du sol du mouvement de la structure afin de réduire les forces transmises à cette dernière. C'est ce qui ressort de la journée d'étude consacrée, hier, au Cercle national de l'armée à Alger en présence d'éminents experts algériens, allemands, américains et turcs, à la technique de l'isolation sismique à la base dans le but de protéger les ouvrages stratégiques, entre autres la Grande Mosquée d'Alger. Interrogé sur l'emplacement choisi pour la réalisation de la Grande Mosquée d'Alger, situé à proximité de l'oued pollué d'El Harrach, Mohamed Aloui, directeur général de l'Agence nationale de la construction et de la gestion de la Grande Mosquée, a reconnu que cela représente un «sérieux problème». Aussi, préconise-t-il «d'approfondir nos études afin de trouver une meilleure technique pour construire cette mosquée dont les travaux sont déjà entamés. Le terrain choisi pour construire cet édifice est classé zone sismique. Pour ce faire, nous avons fait appel à des experts internationaux qui vont fournir leur savoir-faire à leurs homologues algériens qui ne manquent pas de compétence», a déclaré M.Aloui, ajoutant que «pour cette étude, il nous faut 400.000 à 500.000 documents». De son côté, le président-directeur général du CTC Chlef, le Dr Hamid Azzouz a souligné dans un entretien express à L'Expression que «cette nouvelle technique appelée le système d'isolation sismique à la base, réduit le choc sismique jusqu'à 70%». L'orateur nous a indiqué que faute de ne pas avoir utilisé cette technique «142 mosquées ont été démolies sinon gravement endommagées à Alger seulement, suite au séisme de mai 2003». Et de poursuivre: «On veut appliquer cette technique sur la Grande Mosquée d'Alger mais aussi sur les différents ouvrages stratégiques comme les hôpitaux, les centres de décision, la Protection civile, etc.» Dans son exposé devant l'assistance, M.Azzouz a présenté le premier édifice construit à la base de cette nouvelle technique. Ce projet n'est autre que le CTC de Aïn Defla, achevé en avril 2008. L'intervenant a indiqué, au passage, que trois autres projets ayant adopté ce nouveau système sont en cours de réalisation, en l'occurrence: le siège de la direction générale du CTC à Chlef, le siège de la direction générale du CTC à Alger avec deux laboratoires ainsi que le siège de l'agence CTC à Tipaza. Pour sa part, le directeur du Centre de recherche, d'astronomie, d'astrophysique et de géophysique (Craag), le Dr Abdelkrim Yellès a signalé que «l'Algérie enregistre 50 micro-secousses par mois dont 90% de la magnitude est inférieure à 3 sur l'échelle de Richter. A ce titre, on ne peut pas construire une bâtisse anarchiquement car il y a des règles architecturales qu'il faut respecter. Nous espérons que la Grande Mosquée d'Alger bénéficiera de ces nouvelles techniques.» L'orateur a tenu à préciser que «la carte sismique de l'Algérie se dessine beaucoup plus au Nord. A ce propos, les zones sismiques sont toutes répertoriées. En général, ce sont les zones côtières sur le littoral, sachant que plus on descend vers le Sud, plus la sismicité diminue». Le Dr Yellès a insisté sur «l'application du Code sismique qui doit être l'outil de référence dans toutes les constructions».