Photo : S. Zoheir Par Rachida Merkouche Elle est considérée comme le projet du siècle vu son envergure et son importance stratégique pour l'économie nationale. L'autoroute Est-Ouest devra relier El Tarf et Tlemcen, dans la perspective de la réalisation de l'autoroute trans-maghrébine. Le projet a pris forme à la fin de l'année 2006, lorsque les travaux du chantier gigantesque ont été lancés, alors que sa faisabilité a été étudiée entre 2002 et 2003 par des organismes américains, et le rapport remis en septembre 2003 au président Bouteflika lors de sa visite aux Etats-Unis, à l'occasion de la 58ème Assemblée générale de l'ONU. Longue de 1 216 km avec 2x3 voies, elle traversera, une fois finie, 24 wilayas du Nord et en desservira une trentaine du Nord et des Hauts Plateaux indirectement, avec 1 500 km de raccordements. Principales wilayas traversées : El Tarf, Annaba, Guelma, Skikda, Constantine, Mila, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Bouira, Boumerdès, Alger, Blida, Aïn Defla, Chlef, Relizane, Oran, Mostaganem, Mascara, Sidi Bel Abbès et Tlemcen. Cette traversée d'une frontière à l'autre aura le mérite de désenclaver certaines régions, surtout celles situées loin des centres urbains, et aura un impact certain sur le plan économique aussi bien pour ces wilayas qu'au plan national. La réalisation de l'autoroute Est-Ouest répond à l'accroissement du trafic routier, comme elle répond au besoin de l'Algérie de développer son économie, sachant que 85% des échanges commerciaux et des déplacements s'effectuent par route. Le trafic routier était arrivé à saturation avec un parc automobile qui a pris de l'ampleur ces dernières années, notamment depuis que l'accès au crédit bancaire a été facilité pour les citoyens qui souhaitaient acquérir un véhicule. De plus, la vétusté des routes et leur exiguïté ont rendu obsolète le réseau routier qui n'en peut plus de contenir les gros tonnages ainsi que le nombre impressionnant de voitures qui y circulent. Il est d'ailleurs toujours sorti des différentes études de développement et de transport la nécessité économique d'élargir le réseau routier et de le pourvoir en capacités supplémentaires d'accueil de 40 000 à 50 000 véhicules par jour entre Annaba et Tlemcen avant l'horizon 2010. Le projet de l'autoroute Est-Ouest devenait donc incontournable, et au vu de l'importance des besoins en capacité, la meilleure solution, du point de vue économique, était d'offrir au trafic à moyenne et longue distances une infrastructure nouvelle adaptée à ces besoins et de garder au réseau existant sa fonction de desserte. Répondre à la demande du trafic, gain de temps pour les usagers, réduction des coûts d'exploitation des véhicules, renforcement de la sécurité pour les transports, création d'un espace attractif pour l'investissement, tels seront les effets de la concrétisation de ce projet, en attendant la concrétisation de l'autoroute trans-maghrébine qui permettra de donner un essor aux échanges intermaghrébins.