La ville du Vieux rocher amorcera intensément ce week-end son expression nocturne spéciale ramadhan. Par tradition, l'animation propre au mois s'active après quelques jours de jeûne. Une façon de laisser le temps à la population de bien s'imprégner des changements dans les habitudes occasionnés par le carême. La nouveauté pour cette année reste l'introduction du 7e art dans les programmes ramadanesques. L'Office national de la culture et de l'information (Onci), sous l'impulsion du ministère de la Culture, s'en charge pour tenter d'apporter une affiche supplémentaire qui aura déserté les esprits et les plateaux artistiques. L'expérience prend difficilement forme au zénith et se poursuivra durant le Ramadhan avec quelques projections diurnes et nocturnes. Des classiques algériens et des films universels. Le programme de l'Onci propose aux cinéphiles Omar guetlato de Merzak Allouache, The tourist, Florian Henckel, l'évasion de Hassen Terro de Mustapha Badie et A war de Toblas Lindholm. Le cinéma se réinvente dans la cité millénaire. En ce début, peu de monde se cloue devant le grand écran. Le même office a concocté une large grille regroupant diverses formations musicales et des artistes en solo qui s'alterneront du 1er au 22 juin sur la scène du zénith à partir de 22h 30. En plus du malouf avec Benani, Salim Fergani… le plateau renferme d'autres troupes avec des genres variés. Et le chant kabyle sera à l'honneur le 12 juin avec le pionnier Aït Menguellet. Le théâtre régional a, lui aussi, tracé sa feuille d'animation qui s'étalera jusqu'au 21 juin. Des productions locales et limitrophes sont programmées chaque jour avec des pièces telles Salalam edhalma, Laâbat enissa (jeu de femmes). Un monologue figure dans la grille, Khdimek sabar. Pour donner un peu de punch aux représentations, les responsables du théâtre ont incrusté une soirée de musique chaâbie avec le chanteur Hamdi et une autre Aïssaoua d'Errachidiya. Les municipalités bénéficient à leur tour d'une animation, selon le directeur de la culture de wilaya M. Aribi. «C'est pour permettre une large diffusion des programmes artistiques», nous a-t-il dit. Le Palais de la culture Malek-Haddad détient sa propre programmation (ateliers, spectacles, expositions). Sur papier, la cité millénaire s'animera la nuit. On n'est pas sorti de l'auberge. La même tonalité y résonnera alors que l'audimat demeure à la recherche de l'inédit sans quoi quelques espaces restent sans audience. Sauf avec le passage de quelques interprètes de musique «de foule» pour ne pas dire de «fastfood». On n'en saura rien sur le budget alloué à toutes ces manifestations en nombre et la tirelire frôle la crise. Les gestionnaires de la culture continuent de bourrer les programmes sans recherche. Du copier-coller des autres éditions artistiques propres au mois. Les expériences antérieures n'ont pas servi pour revoir la copie des affiches et innover loin des sentiers battus. Et du coup redonner le vrai sens aux veillées enveloppées dans leur essence naturelle. La semaine prochaine, le baromètre illustrera partiellement la fréquence des audiences en diverses aires de production. Riche programme ne rime pas forcément avec forte audience. N. H.