Le leader du mouvement de protestation Hirak du Rif, dans le nord marocain, Nasser Zefzafi «a subi des violences morales et physiques», affirme Me Abdessadek El Bouchtaoui, un des avocats membre du collectif de défense des détenus du mouvement. Arrêté le 29 mai dernier à Al Hoceima, Zefzafi a été transféré dans une prison de Casablanca, où il sera jugé, selon les médias locaux. «J'ai constaté une trace de coup à l'œil gauche, des blessures au niveau de la tête après avoir été violenté avec un morceau de bois. En guise d'humiliation, ils lui ont mis des chaussettes pourries au nez et dans la bouche», affirme son avocat. En outre, deux des activistes du Hirak les plus en vue encore en liberté, Nabil Ahamjik, numéro deux, et Silya Ziani ont été arrêtés, hier, à l'aube, à Al Hoceima, rapporte Le Desk, qui cite «plusieurs sources concordantes». Ces deux meneurs du mouvement ont continué à militer après l'arrestation de leur icône, Nasser Zefzafi. Ils avaient pris les choses, le premier sur les réseaux sociaux et la seconde sur le terrain où elle est apparue lors des sorties nocturnes et s'est adressée à plusieurs reprises à la foule aux côtés de Nawal Ben Aïssa. Pour rappel, ils sont près de 600 avocats à s'être constituer en collectif pour défendre Nacer Zefzafi et ses codétenus, également militants du Hirak Rif. Pour sa part, le gouvernement marocain souffle le chaud et le froid. Après avoir employé la force et arrêté plusieurs dizaines de personnes, leaders et anonymes, sans résultats, le gouvernement se dit ouvert au dialogue. «Nous n'avons pas fermé la porte au dialogue», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, à l'issue d'un Conseil de gouvernement. Les ministres seront aussi appelés à se déplacer sur le terrain et à suivre l'évolution des chantiers en cours dans la région d'Al Hoceima, rapporte le site d'information bladi.net. Alors qu'il s'en était vivement pris aux manifestants il y a quelques semaines, aujourd'hui, le gouvernement leur reconnaît le droit de protester, n'hésitant pas à évoquer la légitimité de leurs revendications. Le Premier ministre a affirmé que la ville d'Al Hoceima a connu ces 7 derniers mois 150 manifestations, soit en moyenne 4 par jour alors que le Maroc en connaît une trentaine quotidiennement. Lors de la même intervention, ajoute la même source, El Khalfi est également revenu sur les arrestations opérées par les forces de l'ordre. Depuis le début des évènements, 32 personnes ont été placées en détention, 7 ont été laissées en liberté et sept autres ont vu leur dossier classé sans suite. A. B.