Nasser Zefzafi, leader du mouvement Hirak du Rif marocain, aurait été maltraité et soumis à une torture morale lors de son arrestation le 29 mai dernier à Al Hoceïma. C'est ce que rapporte le témoignage de l'un des avocats membre du collectif de défense qui s'est porté volontaire pour défendre les contestataires arrêtés. Dans une vidéo diffusée par le site Hibapress et reprise plus tard par de nombreuses plateformes d'information, Me Abdessadek El Bouchtaoui raconte avoir rendu visite samedi dernier au charismatique leader de la protestation en relevant que celui-ci, malgré l'épreuve, gardait le moral et la détermination intactes. L'avocat relève néanmoins que son mandant présentait des traces d'évidentes agressions physiques sur le visage, notamment. «J'ai constaté une trace de coups à l'œil gauche, des blessures au niveau de la tête», témoigne Me El Bouchtaoui. L'avocat s'élève également contre le fait que le chef de file de la protestation dans le Rif marocain ait essuyé, avec ses codétenus, diverses insultes et quolibets destinés à les humilier, dont «fils de prostituées», et «fils d'Espagnoles». L'autre procédé a consisté en «l'application de chaussettes pourries contre la bouche et le nez de Zefzafi pour le casser moralement et le provoquer», relate encore l'avocat au barreau de Tétouan. Celui-ci précise que ces mauvais traitements que la loi condamne fermement ont été le fait des policiers ayant procédé à l'arrestation de son mandant.