Les prix du pétrole montaient légèrement, hier en cours d'échanges européens, rassurés par des déclarations saoudiennes et russes prédisant un rééquilibrage prochain du marché. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 48,40 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 25 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour le contrat de juillet gagnait 18 cents à 46,01 dollars. Les ministres saoudien et russe de l'Energie, Khaled Al-Faleh et Alexandre Novak, cités dimanche par l'agence financière Bloomberg, ont déclaré que les stocks mondiaux étaient sur le déclin et que les coupes dans la production allaient se renforcer dans les trois ou quatre prochains mois. Le ministre saoudien a ajouté que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ajusterait les quotas en cas de besoin, selon la même source. «Les investisseurs prennent acte des assurances saoudiennes et russes, mais en même temps le nombre de plateformes pétrolières américaines augmente toujours, alors le marché n'enregistre pas de hausse marquée», a déclaré un analyste. «Bien que l'Opep et d'autres pays producteurs se soient accordés pour étendre leurs baisses de production jusqu'en mars 2018, la production remonte de façon significative ailleurs», ont signalé des experts. «Au Nigeria, pays qui a été dispensé de participer aux baisses de production, les extractions ont retrouvé un niveau de 2,2 millions de barils par jour, car l'état de force majeure a été levé sur le pétrole de Forcado», ont-ils précisé. «C'était un seuil important, car il s'agissait de la première fois en 16 mois que tous les types de pétrole nigérian étaient en même temps disponibles. Ceci dit, cela n'a pas duré longtemps, car il y a eu un accident sur l'oléoduc de Bonny Light crude», ont noté d'autres analystes. Le Nigeria, comme la Libye, font partie de l'Opep, mais n'ont pas à abaisser leur production déjà affectée par leur situation politique, selon l'accord conclu fin 2016. L'Opep, la Russie et quelques autres producteurs ont signé fin 2016 un premier accord de baisse de la production de 1,8 million de barils par jour (bpj) sur une période de six mois à partir du 1er janvier, dont 1,2 million de bpj environ pour l'Opep et 600 000 bpj pour les producteurs hors-Opep. Cet accord a permis aux cours du pétrole de repasser la barre des 50 dollars mais les stocks restent élevés car ce renchérissement des prix a encouragé la production des pays n'ayant pas participé à l'accord, notamment des Etats-Unis. Ainsi, pour réduire les stocks de pétrole à leur niveau moyen des cinq dernières années et souligner la détermination des producteurs à assurer la stabilité, la prévisibilité et le développement durable du marché, l'Opep et des pays producteurs non-membres du cartel emmenés par la Russie ont décidé le 25 mai de prolonger de neuf mois l'accord de réduction de la production en vigueur depuis janvier. La prochaine réunion ministérielle entre délégués de l'Opep et non-Opep est prévue le 30 novembre. B. A./Agences