Les prix du pétrole montaient légèrement, hier en cours d'échanges européens, mais restaient bas et toujours plombés par une offre mondiale excédentaire, en dépit des mesures de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires pour la limiter. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 47,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 11 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour le contrat de juillet prenait 11 cents à 44,85 dollars. Les cours de l'or noir avaient déjà tenté de se reprendre vendredi au lendemain de plus bas en six semaines à 46,70 dollars pour le Brent et 44,22 dollars pour le WTI, mais se trouvaient de nouveau sous pression, hier. Mais ils avaient de nouveau souffert pendant les échanges en Asie puis au début des échanges en Europe, lestés par l'annonce vendredi soir d'une hausse des puits en activité aux Etats-Unis pour la «22e semaine consécutive», ont relevé des analystes. Le décompte hebdomadaire de la société privée Baker Hughes, qui est considéré comme un indicateur avancé de la production de pétrole aux Etats-Unis, a une nouvelle fois montré vendredi que l'extraction de pétrole de schiste ne cesse d'augmenter dans le pays. Ainsi, si les pays qui ont signé l'accord de limitation de production continuent de le respecter, la production continue de croître ailleurs, ont commenté d'autres analystes. Au sein même de l'Opep, la Libye et le Nigeria, exempts des limites du fait de problèmes géopolitiques qui pèsent sur leur industrie pétrolière, ont vu leur production monter en mai, un mouvement qui risque de se poursuivre, ont signalé des experts selon qui «Mustafa Sanalla, le président de la compagnie nationale libyenne (NOC), s'attend à ce que ce ne soit qu'une question de jours avant que la production en Libye atteigne 900 000 barils par jour». Depuis 2014, la production libyenne de pétrole est affectée par les affrontements entre les différentes factions dans les zones de production, les offensives de l'organisation Etat islamique sur les installations et l'inévitable dégradation des infrastructures. Mais ce qui redonne espoir à la compagnie nationale du pétrole aujourd'hui, c'est la réouverture de deux champs dans l'ouest du pays. Le champ de Sharara, après son blocage par des gardes des installations qui réclamaient une meilleure paie, a rouvert récemment. Il produit à nouveau selon la National Oil Corporation (NOC) 200 000 barils par jour. Et le champ d'al-Fee, qui alimente les terminaux de l'ouest avec 80 000 barils quotidiens, a rouvert aussi récemment après deux ans d'interruption. Dans l'est de la Libye, beaucoup plus exposé aux combats, ceux opposant les factions du maréchal Haftar et des milices djihadistes, la production a repris aussi timidement, remontant à 6 000 barils jour. Ces derniers mois, il y a eu aussi le retour en Libye des grandes compagnies étrangères et notamment l'italienne ENI, les françaises Total et Schlumberger. La Russie, via le géant pétrolier Rosneft, s'est également rapprochée des Libyens et a promis des investissements. De quoi redonner de l'optimisme à la compagnie libyenne du pétrole qui espère désormais sérieusement se rapprocher du niveau de production d'avant la guerre de 2011. R. E./Agences