Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a présenté, hier, le plan d'action du gouvernement devant les membres du Conseil de la nation, lors d'une session plénière présidée par le président du Sénat Adelkader Bensalah. Après être revenu sur la consolidation de l'Etat de droit, des libertés individuelles et collectives, la préservation du caractère de l'Etat social et le non recours à l'endettement extérieur en dépit de la crise financière et enfin la promotion et le développement de l'économie nationale hors hydrocarbures, M. Tebboune s'est lancé, plus d'une heure durant, dans un long exposé, avec les mêmes données, expliquées, présentées et défendues lors de son passage à la veille de l'Aïd à l'Assemblée populaire nationale (APN). Contrairement à l'APN, M. Tebboune a, devant les sénateurs, regretté le fait que «dernièrement, l'Etat ait consacré 70 milliards de dinars pour l'investissement sans pour autant voir leur concrétisation sur le terrain». «La rentabilité des investissements pour lesquels cette cagnotte a été destinée n'est pas claire», a-t-il précisé, déplorant qu'«on n'ait pas vu de traces de cette somme qui n'a ni amélioré le cadre de vie des Algériens ni servi pour l'investissement». Le Premier ministre n'en dira pas plus et se gardera de livrer plus de détails sur les secteurs ou entreprises ayant bénéficié de cette «enveloppe». Par contre, M. Tebboune insistera sur la vision, que l'Etat adoptera désormais sur les investissements et l'entreprise. «L'Etat va encourager les PME et les PMI. Ce sont ces petites entreprises qui créent la richesse et l'emploi en un temps record», dira-t-il, avant d'ajouter que «les grands investissements demandent des sommes colossales d'argent avec un résultat souvent loin des attentes du gouvernement et de la population». D'un ton déterminé, l'hôte du Sénat s'est engagé, au nom du gouvernement, à «mettre les moyens nécessaires pour promouvoir les PME et les PMI». Comme les députés, les sénateurs de la majorité ont chaleureusement accueilli la feuille de route du gouvernement tandis que l'opposition en a souligné des «insuffisances». «Vu l'expérience de la personne du Premier ministre connu pour sa détermination et ses décisions courageuses, notamment lors de son passage par les secteurs de l'Habitat et du Commerce, quand il a levé le voile sur plusieurs dossiers chauds, nous sommes persuadés qu'il mènera, lui et son staff, à bon train le plan d'action du gouvernement qui est également le programme du président de la République», soutient Khelil Zine, sénateur du FLN. Idem pour l'opposition qui gardera les mêmes positions. Pour Moussa Tamadartaza, sénateur du FFS, «il y a un fossé entre la littérature et le terrain». Admettant «l'ambition» du gouvernement d'un côté et la «difficulté» de l'Etat à mettre les moyens humains et financiers pour la concrétisation de la feuille de route du gouvernement, le sénateur de l'opposition souhaite que le Premier ministre soit «à la hauteur de la concrétisation de son programme». «Je pense que nous avons formulé des politiques objectives», dit-il, mais, «il me parait impensable de parler de la construction d'un Etat de droit en dehors de la démocratisation des institutions et de la société, et de la séparation des pouvoirs. Nous ne pouvons pas parler et concrétiser sur le terrain la bonne gouvernance, la décentralisation de la décision politique avec les moyens adéquats, sans une lutte farouche, réelle et pragmatique contre la bureaucratie», ajoutera-t-il. Sur le plan économique, «nous constatons aujourd'hui un remake du programme Sellal», regrette M. Tamadartaza. Et, a-t-il soutenu, «toutes les bonnes volontés et effets d'annonces doivent être suivies par des actes concrets sur le terrain de la réalité». Enfin, «tout projet ne peut être efficient et efficace en dehors de la construction de l'Etat de droit, de la justice sociale et de la bonne gouvernance», conclura-t-il. Contrairement à l'opposition, le sénateur de la majorité estime, qu'en dépit de la crise financière, «la conjoncture peut être dépassée». Et ce, «grâce aux femmes et aux hommes et la forte volonté politique et économique du président de la République et du gouvernement pour promouvoir l'investissement et construire une économie hors hydrocarbures, c'est-à-dire un nouveau modèle économique. Ce modèle économique reposera sur le tourisme et l'agriculture». C'est pour cela, que le Premier ministre «a insisté sur l'encouragement des PME. Tout en abandonnant les grands projets qui n'ont en réalité aucune importance en ce moment. Il suffit qu'il y ait de la confiance envers nos institutions pour concrétiser cette feuille de route du gouvernement ensemble», conclut Khalil Zine. A. B. Sécheresse : Etat d'alerte dans dix wilayas Dix wilayas de l'est du pays souffrent d'un état de sécheresse, a déploré hier, le ministre des Ressources en eaux, Hocine Necib. Interrogé en marge de la session parlementaire du Sénat, M. Necib a indiqué que «la semaine prochaine, le 8 juillet, une réunion des cadres du secteur est programmée au ministère pour étudier la situation et l'état des lieux de chaque wilaya et prendre les mesures nécessaires pour pallier à tout désagrément». Et, les zones touchées par cette sécheresse seront, entre autres, «soutenues par des citernes d'eau», a ajouté M. Necib, avant de relever que «l'état de réserve des barrages est de 68%», une quantité «insuffisante» à la demande et aux besoins de la population, souligne le ministre qui tire la sonnette d'alarme. «Nous somme en état d'alerte», dira-t-il. Bac : la date de la session «spéciale» prochainement connue La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a indiqué, hier à Alger, que la date de la «session spéciale» du baccalauréat sera connue prochainement, excluant les «rumeurs» l'ayant annoncée pour le mois de septembre prochain. «J'animerai, la semaine prochaine, une conférence de presse durant laquelle j'annoncerai officiellement la date de la tenue de la session spéciale du bac. Ce ne sera pas pour le mois de septembre», a affirmé Mme Benghabrit, interrogée en mage de la session parlementaire du Sénat. Lors de cette conférence de presse dont la ministre n'a pas précisé la date de sa tenue, «nous allons également parler des mesures prises concernant la faute soulignée dans un sujet de la filière sciences», a-t-elle ajoutée. Dans le même sillage, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a indiqué que «les dates de l'inscription des nouveaux bacheliers sont les mêmes et ne seront pas changées». Les candidats concernés par la session spéciale seront, selon lui, «à temps pour les inscriptions». Le plan d'action adopté aujourd'hui Prévu initialement pour demain, le plan d'action du gouvernement sera finalement soumis au vote des membres du Sénat aujourd'hui, au terme des interventions des sénateurs et les réponses du Premier ministre à leurs interrogations, propositions et suggestions. Ce changement de programme, intervenu à la dernière minute, est dicté par l'agenda du Premier ministre. En effet, Abdelmadjid Tebboune s'envole dans la soirée d'aujourd'hui, à Addis-Abeba (Ethiopie) pour participer à la 29e session de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), a-t-on appris, hier, au Conseil de la nation.