Abordant hier la dernière ligne droite pour l'adoption de son plan d'action, Abdelmadjid Tebboune a plaidé depuis le Sénat pour «un renforcement des liens de collaboration» entre l'institution législative et l'Exécutif. Le Premier ministre a estimé qu'il est de la responsabilité de tous d'affronter les défis auxquels fait face l'Algérie. «Cette entente est importante devant la sensibilité du contexte politique, sécuritaire et économique qui entoure le pays», a déclaré Tebboune lors de la présentation du programme d'action de son gouvernement, en séance plénière du Conseil de la nation, présidée par Abdelkader Bensalah et en présence des membres de l'Exécutif. Pour lui, la responsabilité «est collective» devant les défis, pour «contribuer à la construction d'un consensus national autour des mécanismes et moyens de protéger l'Algérie, sa souveraineté, et poursuivre le processus de son développement dans un monde difficile où il n'y a pas de place pour les peuples désunis». Le message est fort et interpelle en premier lieu l'opposition, surtout après le vote contre et l'abstention qu'elle a eus comme positions au sein de la Chambre basse du Parlement. En tout cas, l'esprit de dialogue, de concertation et de collaboration que veut insuffler Tebboune au travail gouvernemental se traduit déjà par l'ouverture d'un large débat avec les partis politiques, la société civile, les organismes étatiques, les experts et spécialistes autour de la réorientation des efforts de l'Etat pour arriver à une meilleure justice sociale. Devant les sénateurs, le chef de l'exécutif a appelé les uns les autres «à s'éloigner du débat creux». Le Premier ministre qui n'a, à aucun moment, utilisé le mot ‘'crise'', dira que son gouvernement souhaite «trouver dans les propositions et suggestions des sénateurs un soutien» pour réussir son travail qui est une mise en œuvre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Détaillant son plan qui s'articule autour du renforcement de l'Etat de droit, la modernisation des finances publiques et du système bancaire, l'assainissement de la sphère économique, la promotion de l'investissement et la valorisation des richesses du pays, Abdelmadjid Tebboune a expliqué que la priorité sera accordée à l'amélioration des conditions de vie des citoyens, notamment sur les plans de la santé de l'éducation et de la prise en charge des problèmes quotidiens. Les wilayas déléguées promues avant fin 2017 Plaçant le développement local au cœur de son programme, le Premier ministre a déclaré que le découpage administratif va se poursuivre pour atteindre la région des Hauts-plateaux. Au moment où des daïras seront promues en wilayas déléguées dans un premier temps, «les wilayas déléguées du sud passeront au statut de wilayas à part entière avant la fin de l'année 2017», a-t-il promis. Toujours dans le registre de la réorientation des priorités, le chef de l'Exécutif a insisté sur «l'encouragement et le soutien des PME» qui seront au centre du nouveau modèle économique appelé à s'éloigner graduellement des grands investissements, dans l'objectif de diversifier l'économie nationale et diminuer la dépendance à la rente pétrolière. Depuis le sénat, Tebboune a encore lancé un appel aux détenteurs de l'argent dans la sphère informelle, pour «les intégrer dans l'économie nationale» et ce, à travers le dialogue.