Depuis hier, les députés et les sénateurs sont en congé. La session unique du Parlement s'est clôturée un peu plus d'un mois après la reprise des travaux au lendemain des élections législatives du 4 mai. Les deux cérémonies protocolaires de l'Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la nation, présidées respectivement par Saïd Bouhadja et Abdelkader Bensalah, se sont déroulées en présence du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, et des membres de son gouvernement. Dans les couloirs des deux Chambres, lieux d'«à-côtés» pour les représentants de la presse, l'on guettait le chef de l'Exécutif. Mais Tebboune laissera les médias à leur faim. Même les ministres, à l'exception de Tayeb Louh, Bedda Mahdjoub et Nouria Benghabrit, ont imité leur chef. Les députés, eux, semblaient avoir consommé leurs propos, se contentant d'assister à une séance plutôt traditionnelle pour s'échanger les.. «au-revoir» ! Selon les termes de la nouvelle Constitution, l'ouverture de la session unique est déclarée le deuxième jour ouvrable du mois de septembre. Ainsi, les députés auront les deux mois de juillet et d'août pour se reposer et revenir avec de nouvelles idées pour entamer un exercice dont le moins que l'on puisse dire est qu'il sera marathonien, avec un grand nombre de lois appelées à être débattues et adoptées dont certaines revêtent un caractère sensible, comme la loi de finances 2018, la loi sanitaire ou encore la loi portant code du travail. Bien que Saïd Bouhadja soit allé dans son discours jusqu'à intégrer les lois votées durant le mandat législatif écoulé dans le bilan de la nouvelle Assemblée nationale, il serait naïf d'attribuer aux nouveaux députés un quelconque effort, à l'heure actuelle. Et pour cause, les nouveaux «élus du peuple» n'ont rien fait depuis le 23 mai dernier, date de leur validation de mandat, si ce n'est faire passer comme une lettre à la poste le plan d'action du gouvernement présenté par Abdelmadjid Tebboune. Bien sûr, exception faite des députés de l'opposition qui ont exprimé un avis différent. Cependant, même dans ce camp, l'on est bien parti pour travailler chacun de son côté. Aucun travail de coordination n'a été accompli jusque-là entre des formations politiques pourtant partenaires dans le cadre de l'Icso, par exemple. Dès le premier jour où elle n'a pas pu se mettre d'accord pour présenter un seul candidat à la présidence de l'APN, face au candidat du pouvoir, ne serait-ce que pour la forme, l'opposition a montré ses limites. De plus, ce mandat législatif promet d'être particulièrement chaud, avec le retour dans l'hémicycle de partis et de personnalités qui commencent déjà à faire parler d'eux. Le Rassemble-ment pour la culture et la démocratie (RCD), a créé l'évènement la semaine dernière lorsque son député est intervenu en tamazight, une langue pourtant nationale et officielle. Une députée du FLN avait alors tenté de l'interrompre, créant un chahut dans la salle. Hier, c'était au tour du groupe parlementaire des indépendants de s'attaquer, sans doute influé par le revenant Nordine Aït Hamouda, au parti de Mohcine Belabbas, l'accusant de «faire pression» sur les députés afin de signer la demande d'une commission d'enquête sur la gestion de la résidence d'Etat du Club des pins. En attendant la rentrée, le gouvernement Tebboune a désormais carte blanche pour mettre en application sa feuille de route.