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Au nom de la jeunesse, la reconnaissance des crimes du colonisateur exigée La préservation de la mémoire nationale est destinée aux générations montantes
L'Algérie, en plein crise économique, fête le 55e anniversaire de son indépendance. Le président de la République, comme à l'accoutumée, a adressé un message à la Nation dans lequel il a rendu hommage à la mémoire des glorieux martyrs de la Révolution du 1er Novembre 1954 qui a restauré la souveraineté nationale. L'Algérie, en plein crise économique, fête le 55e anniversaire de son indépendance. Le président de la République, comme à l'accoutumée, a adressé un message à la Nation dans lequel il a rendu hommage à la mémoire des glorieux martyrs de la Révolution du 1er Novembre 1954 qui a restauré la souveraineté nationale. Il a aussi exprimé sa reconnaissance aux vaillants moudjahidine et moudjahidate, pour leur combat et leurs sacrifices qui ont abouti à la libération de la patrie. Le Président, qui a fait une évaluation du chemin parcouru par le pays, souligne que l'Algérie d'aujourd'hui est différente de celle qui a recouvré son indépendance voilà 55 ans, n'a pas manqué d'évoquer la crise économique reconnaissant que l'Algérie est confrontée à un sévère recul de ses revenus extérieurs et à une dégradation de sa balance des paiements extérieurs, même si le pays garde encore intacte sa souveraineté de décisions économique et sociale, grâce aux réserves de change qu'elle a accumulées «mais qui s'érodent déjà». Mais malgré cette crise économique et ce manque de ressources financières, le plus important message du président de la République a été son insistance sur le fait que la célébration de la fête de l'Indépendance reste «un moment de communion nationale autour de notre glorieux passé». Le premier magistrat du pays a reconnu que l'Algérie et la France ont engagé la construction d'un partenariat d'exception qui se doit d'être mutuellement bénéfique mais n'a pas manqué d'ajouter que ce partenariat «gagnera en sérénité et en élan dans une reconnaissance des vérités de l'Histoire». M. Bouteflika a aussi souligné que «la préservation de la mémoire nationale est aussi destinée à nos générations montantes, car elle constituera toujours, pour elles, un ressourcement précieux de leur patriotisme face aux défis et aux épreuves, ainsi qu'un motif de fierté nationale pérenne». Ce devoir de mémoire, demandé par le chef de l'Etat, est celui de tout un peuple qui continue de le revendiquer dans les moments d'aisance ou de crise financière, car cette exigence est bien ancrée dans la dignité et la grandeur de l'âme du peuple algérien. Ce dernier, à travers l'évocation de son passé dramatique, exerce son devoir de mémoire envers ses ancêtres qui ont sacrifié un million et demi de leurs enfants pour le recouvrement de l'indépendance et de la souveraineté nationale. Le lien ombilical entre le peuple algérien, constitué dans sa majorité de jeunes, et la mère patrie n'a jamais été rompu même si la jeunesse algérienne ne cesse de montrer son désintéressement, sa démission, voire son désistement totale de la vie publique et politique du pays. Si les jeunes algériens refusent d'être uniquement des «votants» et des «citoyens à temps partiel» ou s'ils choisissent El Harga, les manifestations, la casse et la révolte, il n'en demeure pas moins que ces derniers aiment la mère patrie, l'Algérie. D'ailleurs, les jeunes qui ont tourné le dos à la fête de l'indépendance, celle du 1er Novembre ou encore la célébration du 8 mai 1945, ceux qui ont choisi de mourir au large en s'embarquant dans des barques de fortune, n'ont jamais cessé de chanter l'Algérie. «Ya bladi Nabghik wa N'mout aalik (Oh mon pays, je t'aime et je donnerai ma vie pour te défendre)», «Dzair fi dami (l'Algérie coule dans mon sang)», chante la génération de l'après indépendance, celle qui n'a certes pas vécue la guerre de libération nationale mais qui n'a jamais trahi le serment fait par ses aînés. Les jeunes, fous, fougueux, rebelles, indomptables et impatients, ont montré à plus d'une occasion l'amour qu'ils vouent au pays à travers les «One, Two, Three, Viva l'Algérie». Que ce lors de victoires après des matchs de football, moments de délire et d'extase, ou pour réagir aux insultes contre l'Algérie, son histoire, ses symboles, ses martyrs et son identité. Faut-il rappeler que le feu qui avait brûlé l'emblème national sur le sol égyptien, il y a quelques années, s'était vite répandu à Alger, dont les enfants révoltés ont peint leur pays en blanc, vert et rouge. Il n'y a pas si longtemps aussi, le pays du million et demi million de Chouhada, a vibré aux couleurs de l'emblème national en réaction à l'atteinte qui lui a été porté sur le sol du Royaume Chérifien. Ce sont les enfants de ce pays qui expriment à chaque occasion qui s'offrent à eux, leur attachement à la mère patrie. S'envelopper dans le drapeau algérien est toute une symbolique. Crier fort, à faire briser les tampons, son amour pour la patrie est emblématique. En Algérie donc, les jeunes ont peut-être une défiance envers leurs gouvernants mais ils gardent l'amour de la patrie qui, à lui seul, réussit à unir les Algériens, les mobiliser et les faire soulever comme un seul homme. Et c'est au nom de cet amour là que le chef de l'Etat a rappelé à l'ex-colonisateur que l'Algérie exige toujours la reconnaissance des crimes de guerre commis par la France. Faut-il continuer à rappeler à tous ceux qui en doutent que le sentiment patriotique existe en Algérie chez toutes les générations et même celles à venir et que celles-ci continueront à tailler le drapeau national dans leur cœur et à crier «bladi nebghik». Faut-il rappeler aussi que quand un peuple décide de se réapproprier sa parole, son histoire, sa culture, son drapeau… rien ne saura l'arrêter. H. Y.