En dépit des mesures prises pour booster le secteur de la pêche et de l'aquaculture, aucune avancée significative dans ce sens n'a été enregistrée jusqu'ici. Ce constat a été mis en évidence par le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Djamel Chadi. Le responsable qui présidait, jeudi dernier à Alger, une rencontre consacrée à la présentation du bilan du 1er semestre de 2017 pour les activités de la pêche et de l'aquaculture ainsi que le plan d'action à mener pour le 2e semestre, relèvera que des défaillances persistent encore, «ce qui ne permet pas au secteur de se développer», a-t-il fait remarquer. Ces défaillances, portent selon Djamel Sadi, «sur le manque d'accompagnement des investisseurs dans leur prospection, l'absence de concrétisation des projets, la faible maîtrise des statistiques et informations, dont celles relatives à la pêche continentale». Face à ces défaillances, le SG a fait part des recommandations à appliquer, à savoir l'accompagnement de l'investissement productif, notamment en eau douce et dans le grand sud, et la prise des mesures nécessaires pour instaurer un dialogue avec les différents acteurs. Notons qu'il a évoqué par ailleurs le lancement de la campagne de la pêche du corail dans les prochains mois. Le bilan du 1er semestre 2017 et le plan d'action du 2e semestre pour le développement de l'aquaculture, ont été présentés par le directeur de la filière de l'aquaculture, Oussaid Mustapha. Ce dernier a révélé que 221 dossiers de projets en aquaculture ont été déposés jusqu'à la fin juin 2017, dont 156 dossiers en aquaculture marine et 65 en aquaculture eau douce et précisera que 112 projets ont été validés par le Cnrdpa. Il aussi indiqué le nombre de projets en l'exploitation en cours de démarrage est de 27 en aquaculture marine et 9 en aquaculture eau douce. Dans ce même cadre, le responsable a fait savoir qu'il a été enregistré l'intégration des wilayas de Relizane, Bechar, Ain Defla et Ouargla dans la production de l'aquaculture en eau douce, ce qui va permettre une production de 870 tonnes jusqu'à la fin juin 2017. M. Oussaid a également indiqué que plusieurs wilayas ont réalisé des progrès dans le lancement des projets en aquaculture marine et en eau douce par rapport aux objectifs tracés pour 2 020. Il s'agit notamment de Sid Bel Abbes, Oran, Aïn Témouchent, Tlemcen, Tipaza, Boumerdes, Tizi Ouzou, Annaba, Stif, Bechar et Ouargla. Ce responsable a cependant souligné que l'étude et l'examen des bilans ont relevé que plusieurs défaillances portant notamment sur les divergences entre les informations contenues dans les bilans et celles des matrices transmises mensuellement. «Les potentialités aquacoles sont importantes mais malheureusement les projets d'investissement sont très faibles (Skikda, Jijel, Guelma, Béchar, Sétif...)», a-t-il déploré. Cela est dû selon M. Oussaid à plusieurs causes. «Un manque de suivi et d'accompagnement des investisseurs dans la concrétisation de leurs projets, manque dans la sensibilisation et la vulgarisation de l'activité aquacole pour inciter et encourager les investisseurs privés, retard dans le renseignement et la transmission mensuelle de la matrice de suivi des projets aquacoles», a-t-il détaillé. Et d'où il en ressort «une sous-exploitation des potentialités et des ressources hydriques disponibles notamment, permettant de booster l'aquaculture d'eau douce en général et la pêche continentale et la pisciculture intégrée à l'agriculture en particulier (Skikda, Guelma, Tizi Ouzou, Sétif...)». «Les données statistiques des productions aquacoles, notamment celles issues de la pêche continentale sont très en deçà de la réalité», a indiqué M. Oussaid. S'agissant des projets enregistrés, on dénombre 18 en aquaculture marine et 9 en aquaculture continentale. Continuant son exposé le directeur de la filière aquaculture a révélé la mise en exploitation également de 9 fermes en pisciculture d'eau de mer, 9 établissements conchylicoles, 9 fermes en pisciculture d'eau douce , 626 exploitations agricoles (aquaculture intégrée) et 58 concessionnaires qui pratiquent la pêche continentale dans les barrages et retenues collinaires. Concernant les autorisations préalables pour la création d'un établissement d'aquaculture et les arrêtés de concession par wilaya, il a été enregistré 142 autorisations préalables établies et 103 arrêtés de concession délivrés ou en cours, selon le bilan de la direction de la pêche et l'aquaculture. Dans ce cadre, M. Oussaid a estimé que plusieurs wilayas connaissent un faible volume d'investissements malgré leurs importantes potentialités. A ce propos, il a insisté sur l'encouragement des investisseurs privés dans l'aquaculture intégrée dans l'agriculture. De son côté, le directeur de la pêche maritime, M. Kaddour Omar, a indiqué que la production de poisson a atteint plus de 19 107 tonnes entre janvier et juin 2017, en recul de 361 tonnes par rapport à 2016. Il a été également attribué 98 nouvelles autorisations pour les navires de pêche et le renouvellement de 1 327 autorisations. Z. A./APS Encadré 1 L'Algérie a pêché son quota thon rouge de 2017 L'Algérie a pêché la totalité de son quota annuel de thon rouge de 2017, alloué par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), soit 1 043 tonnes, a indiqué, jeudi dernier à Alger, le directeur général de la pêche et de l'aquaculture auprès du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, Taha Hamouche. Selon ce responsable, ce résultat va renforcer la position de l'Algérie au sein de la Cicta et lui permettre de négocier à la hausse ses prochains quotas. Au total, 14 navires thoniers-senneurs battant pavillon national ont participé à cette campagne de pêche au thon rouge au titre de l'année 2017. Ces navires se sont répartis en deux groupes de pêche conjointe (9 et 5 navires), a détaillé M. Hamouche, en précisant que la campagne de pêche au thon rouge a été lancée le 26 mai dernier et s'est achevée le 24 juin dernier. Le quota de pêche de thon rouge de l'Algérie pour 2017 a été porté à 1 043 tonnes, alors qu'il avait été fixé initialement à 546 tonnes par la Cicta. Lors de sa réunion en 2014 à Gènes (Italie) la Commission avait défini le plan de répartition des quotas de pêche par pays jusqu'à 2017, l'Algérie avait bénéficié d'une augmentation graduelle de son quota qui avait été fixé à 243 tonnes au titre de l'année 2014, à 370 tonnes en 2015, à 460 tonnes en 2016 et à 546 tonnes initialement pour l'année 2017, soit environ 2% du Total admissible de captures (TAC). Profitant de l'absence de la délégation algérienne à la 17e réunion annuelle de la Cicta en 2010, cette organisation avait alors réduit le quota de l'Algérie pour le porter à 1% du TAC contre 5% auparavant. Les 418 tonnes retirées avaient alors été partagées entre la Libye, la Turquie, l'Egypte et la Syrie. Victime de la surpêche dans les années 1990-2000 dans le monde, le thon rouge (Thunnus thynnus) a été sauvé par l'établissement, en 2007, de quotas ainsi que de mesures de régulation draconiennes (réduction des flottilles, contrôle...) Des données de la Cicta montrent que l'Italie est le principal pays pêcheur de ce poisson avec 45% des prises, suivie du Maroc (14%), de l'Espagne (13%), de la Grèce (10%) et de la Tunisie (7%). Encadré 2 La coopération avec la FAO et le FIDA discutée à Rome Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, s'est entretenu, à Rome, avec le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano Da Silva, et le président du Fonds international des Nations unies pour le développement agricole (Fida), Gilbert F. Houngbo. Les discussions qui se sont tenues en marge de la 40e session de la Conférence de la FAO dans la capitale italienne, ont porté sur l'état et les perspectives de coopération entre l'Algérie et ces deux agences de l'ONU dans les domaines de l'agriculture, des forêts et de la pêche. Le ministre a également procédé à l'inauguration de la salle de réunion «Algérie» au niveau du siège du Fida, à l'occasion du 5 juillet.