Compte tenu de la baisse drastique des recettes extérieures du pays qui financent à hauteur de 90% nos importations en bien d'équipements et de consommation, il est attendu de voir la liste des produits interdits d'importation s'allonger encore plus. Les produits tout récemment ajoutés à cette liste, à savoir le ketchup, la mayonnaise, les biscuits et les chocolats, viennent le confirmer. Le gouvernement veut absolument barrer la route aux importations qui n'ont plus lieu d'être pour la simple raison qu'ils sont produits localement à profusion et de qualité. La dernière décision émanant du premier ministre Abdelmadjid Tebboune demandant aux banques commerciales de surseoir à toute domiciliation d'importation de produits alimentaires ou de préparations alimentaires et d'autres produits non alimentaires, s'inscrit en droite ligne dans l'objectif de parvenir à réduire coûte que coûte la facture des importations du pays car n'étant plus en mesure d'assurer le niveau actuel de la facture d'achat extérieur. Dans cette perspective, le Premier ministre ne s'est pas fait prier pour adresser une notre à l'Association professionnelles des banques et des établissements financiers (Abef) leur indiquant tous les produits concernés par la dite mesure. Pour le détail ce sont ceux de préparations alimentaires tels que le ketchup, les sauces et les mayonnaises, les biscuits, les confiseries et les chocolats. Certains équipements industriels, dont les transformateurs électriques, le marbre fini, le granit fini, les produits plastique finis, les articles de ménage en plastique, la robinetterie et les tapis sont également concernés. Il faut dire que ces interdictions d'importation des produits cités plus haut, comme de ceux qui ont déjà fait l'objet de la même mesure, sont tout à fait légitimes dans la mesure où il existe une production locale en mesure de répondre à la demande et qui de surcroît est de bonne qualité. Une logique qu'a défendue Abdelmadjid Tebboune dès son installation par intérim à la tête du ministère du Commerce en mars dernier. Ce dernier n'avait en effet pas cessé de marteler à chacune de ses interventions et sorties médiatiques que «l'Etat n'interdit pas l'importation mais œuvre plutôt à sa régulation et à rationaliser les dépenses pour réduire sa lourde facture, en plus d'encourager le produit national et protéger le consommateur». Il avait aussi, à l'époque, précisé : «Il n'est pas question d'interdire les importations de produits essentiels, mais qu'il était question de déterminer les besoins des consommateurs afin de mettre un terme au gaspillage, d'autant plus, ce que chacun sait, que la chute des recettes extérieurs du pays risque de perdurer dans le temps.» Ce dernier toujours sous la casquette de ministre du Commerce par intérim, avait aussi annoncé en avril 2017 que «le gouvernement va réduire la facture d'importation de 30 milliards de dollars». Un objectif à atteindre rendu nécessaire selon Tebboune, expliquant par là qu'«un pays qui comme le notre enregistre un déficit commerciale de 17 milliards de dollars n'a plus le droit de laisser des opérateurs importer du chewing-gum pour 18 millions de dollars par an». Et de déplorer que la facture d'importation de produits considérés comme superflus ait atteint la barre des 7,8 milliards de dollars, en 2016. Il est important de rappeler dans ce sillage, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques auprès des Douanes algériennes, que plus de 37 millions de dollars ont été consommés pour l'importation de le couscous ! Aussi, est-il attendu que d'autres produits fassent l'objet d'une mesure d'interdiction d'importation. Les plus en vue sont certains produits agricoles (végétal et animal et agroalimentaire). Il faut dire aussi qu'en raison d'une liste d'interdiction appelée à s'allonger, les étalages des points de vente au détail ne vont plu être inondés par les produits importés, ce qui va permettre, selon les experts, de mieux cerner l'impact des ressources extérieurs en net diminution, sur les équilibres financiers du pays. D'après ces derniers, les produits alimentaires et non alimentaires interdits d'importation devraient faire économiser au pays tout moins 1 milliard de dollars. Autant dire enfin que la nouvelle liste va, d'une part, épargner aux caisses de l'Etat une saignée plus importante et, d'autre part, sera d'un grand bénéfice pour la production nationale. C'est d'autant plus nécessaire que le gouvernement n'a pas d'autres choix au vu du rythme actuel d'évolution négative de la balance des payements du pays. L'exécutif l'a d'ailleurs déjà mis à exécution à travers la diminution des quotas soumis au régime des licences d'importation, mesure qui ne concernaient jusqu'ici que les véhicules le ciment et le rond à béton. C'est une décision à laquelle il fallait s'y attendre dans le sens où les autorités ont, devant le risque de voir la crise financière se poursuivre, opté pour une bonne gestion des réserves de change. Cela veut dire donc que sur le terrain nous allons assister à une chute brutale de l'importation de nombreux produits, avec en tête de liste ceux qui ne devraient pas avoir trop d'impact sur les besoins de consommation et sans effets négatifs sur la croissance économique du pays. Z. A. 'font-size:12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman"'C. C.