Mesure - Préparations alimentaires (sauce, ketchup, mayonnaise...), biscuits, confiserie, chocolat. Autant de produits qui viennent d'être touchés par une directive d'interdiction d'importation. Nouveau tour de vis donc pour les importations qui ont déjà atteint pour les cinq premiers mois de l'année 2017 le chiffre de 19 milliards de dollars. Dans une note datée du 4 juillet, l'Abef (Association professionnelle des banques et des établissements financiers) demande aux banques commerciales de sursoir à « toute domiciliation d'importation de produits alimentaires ou de préparations alimentaires ». L'Abef s'appuie sur la « lettre N29/PM du 29/06/2017 de Monsieur le Premier ministre ». Les produits concernés sont : « Les produits de préparations alimentaires (sauce, ketchup, mayonnaise...), les produits alimentaires (biscuiterie, confiserie, chocolat) », poursuit l'Abef. Selon certains acteurs du secteur, l'application de l'interdiction concernant les « produits de préparations alimentaires » risque de s'avérer problématique vu que cette catégorie peut désigner de nombreux produits. Le gouvernement pourrait être amené à clarifier la liste dans les prochains jours pour éviter des situations de blocages. D'autres produits non-alimentaires sont concernés par la décision, précise le document de l'Abef : « Les équipements industriels tels que les transformateurs électriques, le marbre fini, le granit fini, les produits de plastique finis, les articles de plastique finis pour ménages, les produits de la robinetterie, les tapis... ». La mesure se trouve justifiée par la présence d'une production locale suffisante en quantité et en qualité selon les pouvoirs publics. Rappelons que début juin, a été adopté par la majorité des députés de l'APN le plan d'action du gouvernement. Avant son adoption, le premier ministre Abdelmadjid Tebboune en avait profité pour présenter la feuille de route du gouvernement pour faire face à la crise économique qui frappe le pays. Il avait à cette occasion défendu le recours aux licences d'importation, en mettant en exergue la baisse de la facture d'importation qui est passée de 60 milliards de dollars en 2014 à 46 milliards en 2016. L'occasion pour le Premier ministre de signaler les « dépassements » enregistrés dans les opérations des importations. Il avait cité, notamment le cas de « ces deux frères qui importent le même produit ». À eux seuls, ils contrôlent le marché à hauteur de « 62% alors que la loi interdit de dépasser le seuil de 40% ». M. Tebboune a réitéré la volonté de l'Etat de protéger la production nationale, et de soutenir les opérations d'exportation.