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Possible baisse de la consommation pétrolière d'ici 2050, selon le P-dg de Total Selon l'AIE la demande de pétrole continuera à croître d'environ 0,4% par an à l'horizon 2040
«Il est possible, que d'ici 2040/2050, la demande de pétrole ne soit pas aussi élevée qu'elle l'est aujourd'hui.» La déclaration émane du P-dg de la compagnie pétrolière française Total, Patrick Pouyanné, qui prend part au 22e Congrès mondial du pétrole. Après avoir longtemps craint un pic de l'offre de pétrole, l'industrie se penche désormais sur les conséquences d'un éventuel pic de la demande, causé par le développement des énergies renouvelables, de l'électrification des transports et une plus grande sobriété dans les usages de l'énergie. Toutefois, «il est clair qu'à cet horizon, nous aurons également besoin de pétrole et de gaz» car pour certains usages du pétrole dans la chimie, l'industrie ou le transport routier de marchandises, «nous ne voyons pas aujourd'hui ce qui pourrait se substituer» au pétrole, a jugé M. Pouyanné. Selon les derniers scénarii de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la demande de pétrole continuera à croître d'environ 0,4% par an d'ici 2040. A cette date, la planète devrait consommer 103,5 millions de barils par jour, contre environ 92,5 mbj en 2015, selon le scénario central de l'agence énergétique, qui tient compte des engagements pris par les pays dans le cadre de l'Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique sous les 2 degrés. Publié hier, le rapport de l'AIE est revenu aussi sur les investissements dans l'exploration et l'exploitation de pétrole et de gaz. Des investissements qui devraient augmenter de 6% cette année à 460 milliards de dollars (+3% hors inflation), estime l'Agence qui représente les pays consommateurs d'or noir. Après une chute de près de 50% depuis 2014, cela pourrait bien être «la lumière au bout du tunnel», envisage l'AIE, qui se fonde sur les annonces des compagnies pétrolières. Les résultats du premier trimestre 2017 montrent une «amélioration significative» de la trésorerie disponible de la plupart des grandes compagnies pétrolières et gazières, qui ont fait d'énormes efforts pour réduire leurs coûts ces deux dernières années, explique l'Agence. Ce rebond concerne les investissements au Moyen-Orient, où les coûts de production sont les plus faibles du monde, ainsi que ceux dans les hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis. Ces derniers ont bénéficié de la légère hausse des cours du pétrole, après l'accord intervenu fin 2016 entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres pays producteurs, comme la Russie, pour réduire leur production. Toutefois, «les prix du pétrole étant tombés sous la barre des 45 dollars le baril mi-juin, il y a une réelle possibilité pour que les compagnies pétrolières ne réalisent pas complètement leurs programmes d'investissements», prévient l'AIE. Malgré cette nuance, ce retournement dans l'amont interviendrait après une année 2016 encore en fort repli, avec un plongeon de 26% à 650 milliards de dollars des investissements dans le pétrole et le gaz. Autre élément marquant: les compagnies pétrolières se concentrent désormais sur des projets au cycle de développement court, assurant un retour sur investissement plus rapide, et pour les majors, sur des projets complexes où elles ont une vraie valeur ajoutée technique. Preuve d'une certaine aversion au risque, l'AIE voit toujours les seules dépenses d'exploration se contracter cette année (-7%). L'an dernier, les découvertes de pétrole conventionnel ont baissé de moitié à 2,4 milliards de barils, «un déclin d'autant plus dramatique que 2015 avait déjà vu le plus bas niveau de découvertes depuis 1952», pointe l'AIE. R. E./Agences Le pétrole évolue toujours en baisse Les prix du pétrole reculaient, hier en cours d'échanges européens, les investisseurs peinant à trouver une direction forte alors que l'avenir de l'accord de l'Opep de limitation de la production inquiète les investisseurs. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 45,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 31 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour le contrat d'août cédait 30 cents à 44,10 dollars. Les cours de l'or noir ne confirmaient pas leur rebond de la veille et évoluaient en baisse dans un marché sans direction forte. «Le rebond était principalement dû à l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), qui se préoccupe désormais de la hausse de la production du Nigeria et de la Libye», ont rappelé des analystes. «Si aucune mesure concrète n'est prise pour contrôler rapidement la production de la Libye et du Nigeria, le rebond ne peut pas tenir», ont cependant estimé les analystes.