Quand on voit la situation actuelle du sport en général et du football national en particulier, on peut dire sans risque de se tromper que la politique sportive de l'Algérie est un échec. Quand on voit la situation actuelle du sport en général et du football national en particulier, on peut dire sans risque de se tromper que la politique sportive de l'Algérie est un échec. Le championnat national d'une grande médiocrité n'arrive même pas à alimenter l'équipe nationale dont les sélectionneurs successifs sont contraints d'importer la quasi-totalité des joueurs, sélectionnant certains éléments locaux uniquement pour satisfaire l'égocentrisme pseudo patriotique de certains. Les autres disciplines sportives ne sont pas mieux loties et produisent rarement des champions. Et si par hasard, il y a un champion qui émerge, il sera abandonné à son sort quand il n'est pas déstabilisé par tant d'obstacles. Mais cette situation est-elle surprenante ? La réponse est évidente. La situation désastreuse du sport algérien ne surprend personne parce que l'Algérie a abandonné l'aspect qui est considéré comme la base de toute politique sportive et de tout développement de la pratique sportive, la formation. Et ce volet crucial ne peut commencer que par la petite enfance. Et dans l'introduction du professionnalisme en Algérie en 2011, le volet formation était prévu dans le sens où les clubs devaient créer des centres de formation qui devaient devenir des rampes de lancement pour de futurs champions dans de nombreuses disciplines sportives. D'ailleurs, l'Etat n'a pas déclaré illégal l'octroi de subventions aux clubs dits professionnels, mais a conditionné cette attribution à la nécessité de les dépenser soit pour les centres de formation, soit pour les autres sections autres que celle du football. L'idée est d'encourager la formation et le développement des autres disciplines sportives, mais le mutisme de l'Etat est incompréhensible puisque les clubs ne daignent toujours pas créer ces fameux centres de formation et continuent à tout dépenser dans la section football. Aujourd'hui, il est vrai qu'il est fini le temps où l'Etat doit tout faire, mais il ne doit pas tout abandonner non plus. D'autant plus qu'il dispose de moyens formidables capables de rendre service au secteur des sports. Et quoi de mieux que l'école pour servir d'appoint. De rampe de lancement pour des carrières sportives. Il y a encore des Algériens qui se rappellent des fameux sports scolaires qui ont beaucoup aidé la pratique sportive en général. Et c'est justement un formidable moyen pour contribuer au développement du sport en Algérie, parce qu'à l'école, l'on peut toucher tous les enfants d'Algérie. Malheureusement, l'école algérienne qui a abandonné ses missions pédagogiques, a aussi mis de côté le développement du sport dans notre pays. Les séances d'éducation physique et sportive (EPS) sont devenues dans la majorité des écoles algériennes une perte de temps pour les enseignants et les écoliers. Pourtant, les sports scolaires semblent constituer une solution pour les pouvoirs publics et même pour les responsables du secteur de l'éducation. On ne trouve cependant pas un grand engagement en faveur de ce secteur. Il existe un programme qui encourage les écoliers à pratiquer une discipline sportive, mais c'est un programme basé sur le bon vouloir des professeurs de sport et des chefs d'établissements. Particulièrement des écoles primaires. L'exemple de Tizi Ouzou est édifiant. Sur 655 écoles primaires, seuls 69 ont adhéré à ce programme confié à la ligue des sports scolaires. Le rejet diffère d'un chef d'établissement à un autre. Des raisons valables pour certains, et incompréhensibles pour d'autres. La ligue des sports scolaires met en œuvre ce programme selon l'affiliation, sur la base du bénévolat, des professeurs de sport appelés à travailler avec les élèves durant les après-midi de mardi. Ce n'est encourageant ni pour les enseignants, ni pour les élèves. Ces enfants que l'on considère, uniquement dans les discours, comme l'avenir de la nation. C'est dire que les idées existent mais l'Etat ne met pas les moyens. Et ne met pas le cœur à l'œuvre. Surtout que sur 1 000 enfants pratiquant le sport, l'Algérie pourra dénicher un grand champion, parce qu'un enfant qui pratique du sport est un champion potentiel. Un champion en puissance. M. B.