Des CD piratés. Des livres piratés. Des chanteurs, musiciens et des écrivains souffrent énormément de cette pratique du piratage qui empêche beaucoup d'entre eux de vivre de leur art. Des CD piratés. Des livres piratés. Des chanteurs, musiciens et des écrivains souffrent énormément de cette pratique du piratage qui empêche beaucoup d'entre eux de vivre de leur art. De nombreux appels ont été lancés par les artistes pour sensibiliser les Algériens autour de la nécessaire lutte contre le piratage des produits culturels. L'informel fait effectivement un ravage sur le marché de l'art. Les férus de musique préfèrent toujours s'approvisionner sur les étals informels pour d'évidentes raisons financières - mais également de disponibilité-, même s'ils déchantent souvent peu de temps après, en raison de la qualité douteuse des produits. De plus, le piratage des œuvres artistiques est un manque à gagner non seulement pour les auteurs de ces œuvres, mais également les éditeurs quand ce ne sont pas eux qui sont les vrais pirates, ainsi que les caisses de l'Etat pour des impôts impayés. Le caractère nuisible du piratage n'est plus à démontrer, ni son illégalité, car il s'apparente au vol d'un bien, une œuvre qui a son «propriétaire» et est, de ce fait, protégée par les droits d'auteur, qu'on s'approprie sans rien payer en retour. Mais le piratage a quand-même un petit côté positif. Mais vraiment un petit. Il a indéniablement contribué au développement de la consommation de ces produits. La consommation de la culture. Donc à sa vulgarisation et sa socialisation. Combien de CD peut acheter une personne quand ce sont des produits de piratage ? Il est vrai que l'Algérie se trouve dans une situation où l'Algérien qui s'offre des CD est de plus en plus rare, mais il faut dire qu'une certaine catégorie de citoyens peut se permettre ce genre d'achats et peut multiplier les achats quand les produits sont piratés, donc moins chers. Pour le livre, c'est moins évident dans le sens où l'on n'a pas vraiment besoin de piratage pour avoir des ouvrages à bas prix, puisqu'il existe des formes (de poche et autres) que l'on peut proposer sur le marché sans tomber dans l'illégalité du piratage. Il n'est pas question ici de faire la promotion du piratage, donc du vol des œuvres d'autrui, parce que cela reste un acte illégal et par dessus tout immoral. Il faut reconnaître dans certains cas de figure, il peut être utile, non pas à l'auteur qui est toujours perdant dans ce genre d'histoires, mais à la population qui pourrait découvrir des artistes sans se ruiner. Cela pourrait aussi aider certains artistes se trouvant sur le chemin de la notoriété. A mi-chemin entre l'inconnu et la star, le piratage pourrait booster sa popularité et sa carrière artistique. Il est clair que cette thèse, qui semble tirée par les cheveux, n'est valable que dans les pays où la scène culturelle n'a pas encore atteint le degré d'organisation nécessaire pour que la socialisation de la culture soit le fruit d'actions concertées et organisées. Dans les pays où certains aspects de la bonne marche culturelle sont royalement ignorés, y compris par les pouvoirs publics, comme la formation et la libre initiative. M. B.