La France, qui a été derrière le basculement de la Libye dans le chaos durant la période de Nicolas Sarkozy, voudrait aujourd'hui revenir comme acteur principal d'une éventuelle stabilisation de la Libye. Paris ayant quasiment perdu pied sur le cours des événements, tente de reprendre la main et de peser dans un accord qui pourrait se faire sans la France. Pour l'heure la situation semble à l'apaisement. L'enjeu pour Paris, qui est à la recherche d'une solution avec ses partenaires de la région dont l'Algérie, est de «bâtir un Etat capable de répondre aux besoins fondamentaux des Libyens et doté d'une armée régulière unifiée sous l'autorité du pouvoir civil». Ce qui reste l'objectif primordial de l'Algérie qui tente de ramener les acteurs vers une plateforme convergente La Libye ayant basculé dans le chaos depuis 2011 avec l'intervention militaire de l'Otan et la destruction de ce qui faisait office d'Etat libyen, semble aujourd'hui dans une phase de début de recouvrement de la stabilité avec ses inévitables risques de rechute. Plusieurs acteurs ayant joué un rôle de premier plan dans le désordre actuel semblent mesurer le danger induit par leurs démarches et les conséquences de l'instabilité de ce pays important d'Afrique du Nord et qui fait face à l'Europe. Le nouveau président français Emmanuel Macron réunira en région parisienne le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d'union nationale, Fayez Al-Sarraj, et le chef de l'armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar. Des consultations qui vont dans le sens de la contribution à «une sortie de crise en Libye». La France voudrait faciliter une entente politique entre les deux protagonistes importants de la sphère politique libyenne, Al-Sarraj et Haftar, au moment où le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, qui participe aux échanges, prend ses fonctions de médiateur des Nations unies. L'ancien ministre libanais qui fait l'unanimité chez les acteurs, pourrait influer sur le cours du processus de réconciliation, passage obligé pour tout accord. La France qui a été derrière le basculement de ce pays dans le chaos durant la période de Nicolas Sarkozy, voudrait aujourd'hui revenir comme acteur principal d'une éventuelle stabilisation de la Libye. Paris ayant quasiment perdu pied sur le cours des événements, tente de reprendre la main et de peser pour un accord qui pourrait se faire sans la France. Aujourd'hui l'heure semble à l'apaisement. Le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale de Libye a affirmé que «l'impasse quasi-totale de l'horizon politique en Libye» l'avait amené à proposer une feuille de route afin d'aboutir rapidement à une étape «plus stable et permettre au pays de dépasser la division qui ne se limite pas aux seuls conseils législatif et consultatif, mais touche également les institutions vitales de l'Etat avec des retombées négatives sur tous les aspects de la vie en Libye». Solution inclusive L'enjeu pour le chef d'Etat français, qui est à la recherche d'une solution avec ses partenaires de la région dont l'Algérie, est de «bâtir un Etat capable de répondre aux besoins fondamentaux des Libyens et doté d'une armée régulière unifiée sous l'autorité du pouvoir civil». Ce qui reste l'objectif primordial de l'Algérie qui tente de réunir certains acteurs autour plateforme convergente afin de construire sur du solide. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a eu un entretien avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, sur la question. A la lumière des développements intervenus sur le terrain et des initiatives lancées, il s'agit «d'accompagner les autorités de ce pays dans leurs efforts de sortie de crise». La position de l'Algérie reste indubitablement en faveur d'une solution politique inclusive dans le cadre de l'Accord du 17 décembre 2015. Il s'agit pour Alger de «persévérer dans l'œuvre de rapprochement entre les différents protagonistes libyens en vue de permettre à la Libye de retrouver la sécurité et la stabilité et au peuple libyen de construire ses institutions démocratiques pérennes». Le retour à une Libye stable et sécurisée est à l'avantage de toute la région. Cette démarche est partagée par l'Union européenne qui inscrit la solution de la crise libyenne comme une «priorité absolue». Le risque de voir se compliquer la question des migrants, qui reste aussi un résultat direct de l'instabilité en Libye, qui menace toujours les côtes sud de l'Europe. Le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Moghrini, avait affirmé qu'au-delà de cette question migratoire, certes cruciale, une solution politique à la crise libyenne demeure la priorité absolue pour l'UE. «Pour l'instant, la Libye n'est pas un pays stable et le travail de l'Union européenne, comme de la communauté internationale, consiste à chercher une solution politique à la crise. C'est la priorité absolue, qui va au-delà de la question des migrations», a déclaré la représentante européenne. «On oublie parfois qu'il y a des Libyens en Libye», cette déclaration de la représentante européenne pourrait être symptomatique d'un début d'inflexion des Européens et de la prise de conscience de l'impérative nécessité d'une solution politique unanime en Libye. La recherche d'une solution qui accouchera d'un Etat stable, voila l'objectif primordial. Pour ce faire il faut trouver un accord politique faisant l'unanimité qui permettra aux différents acteurs de partager la responsabilité du pouvoir. Cela passe par trouver la façon d'unir les Libyens. M. B.