Le président français Emmanuel Macron réunira mardi à La Celle Saint-Cloud (Paris) le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d'union nationale, Fayez Sarraj, et le chef de l'armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Hafter, a indiqué lundi la présidence française. Au menu de cette rencontre, a-t-on précisé de même source, des consultations pour "contribuer à une sortie de crise en Libye". "Par cette initiative, la France veut faciliter une entente politique entre Sarraj et Hafter au moment où le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, M. Ghassan Salamé, qui participe aux échanges, prend ses fonctions de médiateur des Nations unies", a expliqué l'Elysée dans un communiqué. Jeudi dernier, rappelle-t-on, le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale de Libye a affirmé que "l'impasse quasi totale de l'horizon politique en Libye" l'avait amené à proposer une feuille de route afin d'aboutir rapidement à une étape "plus stable et de permettre au pays de dépasser la division qui ne se limite pas aux seuls conseils législatif et consultatif mais touche également les institutions vitales de l'Etat avec des retombées négatives sur tous les aspects de la vie en Libye". Du côté français, Emmanuel Macron entend marquer, en concertation avec tous les partenaires, souligne-t-on, son appui aux efforts pour "construire un compromis politique, sous l'égide des Nations unies, qui réunisse sur une base inclusive l'ensemble des différents acteurs libyens". L'enjeu pour le chef d'Etat français, qui est à la recherche avec ses partenaires de la région dont l'Algérie, est de "bâtir un Etat capable de répondre aux besoins fondamentaux des Libyens et doté d'une armée régulière unifiée sous l'autorité du pouvoir civil". Jeudi dernier, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a eu un entretien téléphonique avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dans le cadre des consultations permanentes entre les deux pays sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. Les deux ministres, a précisé un communiqué du ministère, ont eu un échange "approfondi" sur la situation en Libye à la lumière des développements intervenus sur le terrain et des initiatives lancées pour "accompagner les autorités de ce pays dans leurs efforts de sortie de crise". M. Messahel a rappelé, à cette occasion, la position de l'Algérie en faveur d'une solution politique inclusive dans le cadre de l'Accord du 17 décembre 2015 et sa détermination à "persévérer dans l'œuvre de rapprochement entre les différents protagonistes libyens en vue de permettre à la Libye de retrouver la sécurité et la stabilité et au peuple libyen de construire ses institutions démocratiques pérennes". Cette démarche est partagée par l'Union européenne (UE) qui inscrit la solution de la crise libyenne comme sa "priorité absolue". Dans un entretien accordé lundi dernier au Monde, le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Moghrini, avait affirmé qu'au-delà de la question migratoire, une solution politique à la crise libyenne demeure la priorité absolue pour l'UE. "Pour l'instant, la Libye n'est pas un pays stable et le travail de l'Union européenne, comme de la communauté internationale, consiste à chercher une solution politique à la crise. C'est la priorité absolue, qui va au-delà de la question des migrations", avait-elle soutenu, soulignant qu'"on oublie parfois qu'il y a des Libyens en Libye". Pour la chef de la diplomatie de l'UE, il s'agit d'y créer un Etat stable, en trouvant un accord politique qui permette aux différents protagonistes, y compris au maréchal Hafter, de partager la responsabilité du pouvoir, insistant sur le fait qu'il convient de trouver la façon d'unir les Libyens, dans le cadre de la médiation des Nations unies, pour qu'ils partagent la responsabilité de la gouvernance de leur pays.