Les handballeurs de l'équipe nationale des U21 se sont qualifiés pour les huitièmes de finale des championnats du monde alors que leur préparation ne répondait pas aux normes. Les athlètes handisports ont cassé la baraque à Londres en décrochant les deux premières médailles (or et argent) dans la prestigieuse épreuve du 1 500 mètres lors des Championnats du monde handisports, par l'intermédiaire des frères Baka qui n'ont pas manqué d'exprimer leur joie en brandissant l'emblème national. Plus récemment, la jeune karatéka Lamya Matoub décroche brillamment la médaille d'or aux Jeux mondiaux de Wroclaw, en Pologne, en battant en finale des 68 kilos l'Autrichienne Alise Theresa Buchinger. Elle a fait flotter l'emblème national le jour même, mercredi dernier, de l'élimination par les Macédoniens de l'équipe nationale des U21 de handball. Tous les athlètes cités plus haut ont bénéficié de préparations approximatives avant d'affronter les épreuves de ces prestigieuses compétitions. Ils ont certes reçu de l'aide des pouvoirs publics et des instances en charge du sport national, notamment de leurs disciplines respectives, mais c'est une aide qui est loin de celle dont les athlètes ont besoin pour affronter les meilleurs sportifs de la planète de leurs catégories et de leurs disciplines. En fait, l'histoire de l'Algérie donne régulièrement des noms qui sortent de l'ordinaire. Qui émergent du lot avec des satisfactions constatées non seulement chez les fans de tels sportifs ou de telles disciplines sportives, mais de tous les Algériens heureux de voir leur hymne national retentir dans une ville étrangère ou leur emblème national flotter dans des pays lointains. Aujourd'hui, il y a eu beaucoup de perte de temps dans la prise en charge effective des autres disciplines sportives autres que le football, cet opium du peuple qui n'avance pas et qui ne laisse pas les autres avancer par la grâce de responsables qui ont quasiment tout abandonné pour axer leur politique sur le sport-roi. Tout est donné au football qui ne le rend pas à la société. Des sommes faramineuses sont dépensées pour le football qui reste, malgré cela, dans les profondeurs en termes de niveau. Un championnat national moribond qui n'arrive même pas à alimenter l'équipe nationale, dont le sélectionneur est contraint de faire des tournées dans les pays européens à la recherche de joueurs susceptibles de représenter l'Algérie sur la scène internationale. Que ce soit l'Etat ou les instances sportives, il est laissé des miettes aux autres disciplines, notamment celles qui ont montré de belles choses par le passé à l'instar de l'athlétisme, du judo, de la boxe et du handball. Pourtant, les responsables des institutions de l'Etat qui utilisent le football comme opium du peuple peuvent faire de même avec les autres disciplines sportives, d'autant plus que l'Algérie recèle des potentialités extraordinaires susceptibles de faire flotter l'emblème national dans toutes les capitales du monde. La situation urge sérieusement. L'Etat doit cesser de tolérer une gestion des clubs où aucun effort n'est fait en matière de formation et, donc, d'amélioration du niveau du football national. L'Etat doit cesser de débourser de l'argent pour ces clubs qui n'ont de professionnels que le nom et réorienter son action et son argent vers les clubs amateurs, notamment ceux qui prennent en charge des disciplines autres que le football, comme ceux très nombreux de judo et de natation. Il est vraiment temps pour les pouvoirs publics et les instances nationales en charge du sport de revoir de fond en comble leur politique sportive dans le sens d'une prise en charge effective de toutes ces disciplines sportives abandonnées depuis des décennies. Surtout que certaines d'entre-elles n'ont pas besoin de grands budgets pour donner des résultats. Pour cela, les responsables doivent comprendre que tous les sports peuvent être l'opium du peuple pourvu que nos sportifs connaissent les sacres. M. B.