Des dizaines de milliards sont dépensés annuellement par les clubs algériens exclusivement pour leurs sections de football. Au sein de ces clubs, tout tourne autour des équipes de football. Des dizaines de milliards sont dépensés annuellement par les clubs algériens exclusivement pour leurs sections de football. Au sein de ces clubs, tout tourne autour des équipes de football. Le sport roi. L'opium du peuple. Mais si l'on s'attarde un peu sur la question, il serait facile de comprendre que toutes ces dépenses ont été faites pour presque rien. Parce que tout simplement, le niveau du football national est toujours dans les bas fonds des classements, malgré toutes ces dépenses. En somme, le football attire tous les efforts et toute l'énergie, au point où il dispose de journaux spécialisés. Des journaux qualifiés faussement de sportifs alors qu'ils ne s'occupent que de football. Il est clair que les autres disciplines sportives sont négligées. Tellement négligés que même quand des athlètes enregistrent de belles performances, ils ne sont pas récompensés comme les footballeurs. Ils ne sont même pas médiatisés selon leur valeur et leur performance. Pourtant, l'avenir du sport en Algérie n'est en aucun cas dans le football. Ce dernier attire toutes les attentions, mais aussi et surtout toutes les convoitises, y compris bassement politiciennes. L'avenir est donc dans les autres disciplines sportives, à commencer par celles qui ont déjà eu l'occasion d'offrir à l'Algérie de bons résultats, comme l'athlétisme, le handball, le judo, la boxe ou les jeux d'échec. Comment convaincre les instances sportives nationales, les clubs de l'élite ou même les institutions de l'Etat de donner plus d'importance aux autres disciplines ? C'est devenu maladif, notamment pour de nombreux clubs de l'élite qui perçoivent des subventions de l'Etat qu'ils détournent vers la section football, alors qu'elles sont destinées à la formation ou aux autres disciplines. Pourtant, il existe des disciplines qui n'exigent pas beaucoup de moyens alors que les potentialités sont nombreuses et grandes. Il est vrai que les communes n'ont pas les moyens suffisants pour s'occuper de la pratique sportive, mais des efforts peuvent être fournis dans ce sens sans que les dépenses ne soient importantes. Les élus locaux n'ont pas besoin de beaucoup d'argent, de beaucoup de temps, ni de beaucoup d'énergie pour encourager certaines disciplines. Pour les développer et les socialiser. Mais il faut dire que les mieux placés pour cette mission restent les clubs sportifs qui ont une prédisposition pour cela. Certaines disciplines n'ont même pas besoin d'espace pour les pratiquer alors qu'elles disposent de potentialités extraordinaires et enregistrent des performances, hissant l'emblème national au moins sur la scène continentale. C'est le cas des jeux d'échec qui ont souvent fait retentir l'hymne national à l'étranger. D'ailleurs, le championnat d'Afrique junior qui a lieu depuis le 25 novembre à Hammamet en Tunisie a couronné le sociétaire de l'Espérance sportive de Tizi Ouzou, Ali Nassr qui obtient à la même occasion la norme de Grand maître international. Que faut-il comme moyens pour prendre en charge une équipe d'échephiles, à l'exception de quelques «boîtes» de jeux d'échec ? Rien et les dirigeants des clubs de l'élite en sont conscients. Certaines autres disciplines sont aussi susceptibles d'être développées et socialisées sans grands moyens, sinon la volonté des responsables des clubs et un certain nombre de communes disposant de moyens. Au lieu de mettre les moyens au service du gouffre qu'on appelle football. M. B.