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Accidents de la route : en parler seulement ne suffit plus
La sécurité routière dépend de l'application totale et stricte de la loi
Publié dans La Tribune le 02 - 08 - 2017

En fait, il ne suffit pas de disposer d'un système de répression très lourd quand il n'a que les qualités ou les défauts, c'est selon, d'un gruyère. Par ailleurs, ce système a désormais confirmé sa faillite et, vraisemblablement, le seul moyen pour tout conducteur-lambda d'assurer sa survie, quand très souvent une grande partie de son temps est consommée sur l'asphalte, c'est de s'appliquer à respecter les dispositions du code de la route en priant Dieu que les autres le feront également. Tous les bons plans en ce sens n'ont jamais effectivement fonctionné. Qu'il s'agisse du fameux plan «Delphin» ou des campagnes associées entre médias, services de la sécurité routière, de la santé, l'éducation, et même les mosquées... Tout cela n'a en réalité fonctionné qu'aux yeux de ceux qui les initient, sans plus, car on imagine mal qu'ils puissent concéder qu'en réalité il ne s'agit que d'opérations ponctuelles, cosmétiques... sans plus.
Il semblerait que l'Algérie paie depuis quelques années quelques tributs incontestablement imputables à son développement socio-économique. Les accidents de la route en font partie, entre autres. L'augmentation exponentielle des victimes chaque année a conduit bien entendu les pouvoirs publics à vouloir en comprendre les mécanismes et à trouver, forcément, les moyens si ce n'est de la stopper, au moins d'en diminuer les conséquences. Que de tentatives de sensibilisation, œuvres d'associations parfois jumelées à des actions des pouvoirs publics locaux et plus particulièrement des primo-acteurs en charge dudit phénomène, ont été initiées sur l'ensemble du territoire. Celles-ci étaient assez souvent éparses et venaient également en réponse à des constats ponctuels lesquels, à chaque fois, n'en faisaient alors que des ballons d'essai, sans plus tant, paradoxalement, l'hécatombe qui suivait semblait se nourrir à partir d'une sorte de box-office d'un drame social auquel, finalement, personne n'arrivait à répondre de manière efficace. Mais en réalité, les accidents de la route suffit-il seulement d'en parler et justement en parler jusqu'à l'overdose est une forme d'excellence dans le pays dans la mesure où entre-temps n'est mis en oeuvre aucun sérieux et radical moyen d'éviter des morts inutiles, des existences écorchées pour ceux qui survivent à un drame de la route, qu'il s'agisse de séquelles physiques (handicap irréversible), psychologiques. Bien entendu, cela ne veut nullement dire qu'il faudrait négliger l'impact d'une com soutenue au motif qu'il n'y a pas réellement de feed-back, car en fait celle-ci fait prendre conscience, même rien que ponctuelle, aux mauvais conducteurs et contribue certainement, quoi que tout cela reste invisible, à moins amplifier le fléau. Cela pourrait paraître pour le moins dérisoire, voire surréaliste, mais il faudrait convenir quand même que jusque-là l'arsenal répressif n'a servi à rien et invite à ne pas exclure la réalité d'un tel arsenal au vu du peu d'impact perçu sur le terrain, voire le morbide théâtre, compte tenu du peu d'empressement de tous les acteurs concernés à en appliquer implacablement et surtout impartialement des dispositions qui se succèdent et viennent se rajouter à des textes encore plus sévères et étrangement, pour ne pas dire ridiculement, sans effet. Au départ a été évoqué l'incontestable développement socio-économique de l'Algérie, à cette réalité il faudrait par voie de conséquence y greffer les incessants bénéfices sociaux qu'en ont tirés nos compatriotes, à commencer par l'importante massive et peut-être excessive de véhicules et si le programme national, en lui-même, a permis la possession d'un véhicule au profit de qui le veut, il est tout autant indiscutable que celui-ci (véhicule) était désormais mis entre les mains de n'importe qui, autrement dit d'un monsieur tout le monde peu préparé à faire face aux risques collatéraux qui l'accompagne : mauvais apprentissage de la conduite, état des routes défectueux, non respect des règles et surtout du code de la route, laxisme des agents de l'Etat en charge de l'application rigoureuse de la réglementation en la matière, insouciance des parents. De manière globale une partie, sans doute la plus importante, d'une société effectivement motorisée mais démunie de l'essentiel : connaitre les fondements de l'usage d'un moyen de transport facilement transformable en un moyen de tuer et hélas encore plus de…mourir soi-même.
Pour conclure, nous rappellerons tout juste la loi chapeau : «En fait, il ne suffit pas de disposer d'un système de répression très lourd quand il n'a que les qualités ou les défauts, c'est selon, d'un gruyère, par ailleurs ce système a désormais confirmé sa faillite et, vraisemblablement, le seul moyen pour tout conducteur-lambda d'assurer sa survie, quand très souvent une grande partie de son temps est consommée sur l'asphalte c'est de s'appliquer à respecter les dispositions du code de la route en priant Dieu que les autres le feront également. Est-il besoin de rappeler que tous les bons plans en ce sens n'ont jamais effectivement fonctionné. Qu'il s'agisse du fameux plan ‘‘Delphin'', des campagnes associées entre médias, services de la sécurité routière, de la santé, l'éducation, tout cela n'a en réalité fonctionné qu'aux yeux de ceux qui les initient sans plus car on image mal qu'ils puissent concéder qu'en réalité il ne s'agisse que d'opérations ponctuelles cosmétiques… sans plus.»
A. L.
Encadré
Responsabilité partagée des usagers et représentants de la loi
La loi 09-03 du 22 juillet 2009 est tellement complète qu'en s'efforçant d'en appliquer les dispositions il pourrait être fait de l'Algérie le pays le plus sécurisé en matière de transport, déplacement et protection des tiers. Nous en donnons quelques rudiments, lesquels est-il besoin de le souligner sont allègrement piétinés par «tout le monde». Autrement dit autant par les usagers de la route, leurs victimes, les représentants des pouvoirs publics, etc. Nous citerons, parmi près d'une centaine, les infractions qui dépassent l'entendement en ce sens qu'elles sont coutumières, quotidiennes et que leurs auteurs sont bien entendu les conducteurs, les piétons, et qui sont forcément relayés par la complaisance de ceux qui sont censés les faire appliquer :
Usage d'un dispositif ou d'un équipement de véhicule non conforme - piétons qui n'utilisent pas les passages protégés et passerelles - Plaques d'immatriculation, équipements et indicateurs de vitesse défectueux - Circulation sur les chaussées, voies, pistes, bandes, trottoirs ou accotements réservés à la circulation des véhicules de transport en commun et autres véhicules spécialement autorisés et à la circulation des piétons - Défaut de port de la ceinture de sécurité - Défaut de port de casque (conducteurs et passagers) pour motocyclettes - Utilisation non conforme des dispositifs d'éclairage et de signalisation - Usage du téléphone portable ou kit mains libres (deux oreilles) durant la conduite - Refus de priorité de passage des piétons au niveau des passages protégés - Arrêt ou stationnement dangereux - Transport d'enfants de moins de 10 ans aux places avant - Non respect du Stop - Demi-tour, marche arrière, sur autoroutes et routes express - Pneus non conformes - Changement de direction dangereux et sans usage de clignotant…


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